NETTALI.COM - Richard Glossip, condamné à mort en Oklahoma pour avoir commandité en 1997 le meurtre du propriétaire d'un motel dont il assurait la gestion, a vu lundi son recours en justice accepté par la Cour suprême des États-Unis, qui va donc se pencher sur son cas. Le procureur général de cet État conservateur a lui-même reconnu des problèmes dans le témoignage qui avait conduit à sa condamnation.
La Cour suprême des États-Unis a accepté lundi 22 janvier de se saisir du recours d'un condamné croupissant dans le couloir de la mort depuis plus de 25 ans et dont le sort a suscité une campagne de soutien allant du pape à des stars de Hollywood.
La Cour avait déjà accordé en mai un sursis à l'exécution de Richard Glossip, 60 ans, prévue initialement le 18 mai en Oklahoma. Circonstance inhabituelle, le procureur général de cet État conservateur avait soutenu cette demande de sursis, reconnaissant des problèmes dans le témoignage qui avait conduit à sa condamnation.
Un des avocats du condamné, John Mills, s'est déclaré "reconnaissant", rappelant que son client a "clamé son innocence tout au long de son quart de siècle injustement passé dans le couloir de la mort". "M. Glossip a été sur le point d'être exécuté à neuf reprises, bien que l'accusation ait parfaitement su que les preuves pour le condamner à mort étaient fausses", a-t-il souligné.
Richard Glossip a été reconnu coupable d'avoir commandité en 1997 le meurtre du propriétaire d'un motel dont il assurait la gestion, sur la base du témoignage très controversé de Justin Sneed, 19 ans, qui a avoué le meurtre. Les soutiens de Richard Glossip dénoncent le fait que sa condamnation se soit fondée sur l'unique témoignage de Justin Sneed qui, en plaidant coupable et en l'incriminant, a pu s'éviter la peine de mort.
Le procureur général de l'Oklahoma, Gentner Drummond, sans aller jusqu'à le déclarer innocent, a appelé à l'annulation de sa condamnation, qui a pourtant été confirmée en appel par la justice de l'État en avril 2023.
Campagne de soutien
Richard Glossip bénéficie d'une campagne de soutien rassemblant des personnalités comme les acteurs Susan Sarandon et Mark Ruffalo ou le milliardaire Richard Branson.
En septembre 2015, quand son exécution paraissait imminente, le représentant du pape François aux États-Unis avait écrit une lettre adressée à la gouverneure de l'Oklahoma, lui demandant un sursis, finalement accordé au seul motif de doutes sur un produit utilisé dans le cocktail de substances mortelles pour l'administration de l'injection létale.
Son histoire a fait l'objet d'une série documentaire en quatre épisodes intitulée "Killing Richard Glossip".
La première exécution prévue aux États-Unis en 2024, celle de Kenneth Smith, le 25 janvier, doit être réalisée par inhalation d'azote, ce qui serait une première mondiale. Dans ce type d'exécution, le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d'oxygène).
Avec AFP