NETTALI.COM- Le collectif des candidats spoliés qui a tenu une rencontre avec le Président de la République se voit accusé de vouloir comploter avec Macky Sall pour un report de la Présidentielle. Devant le Jury du dimanche, le Président du mouvement Panafricain et Citoyen Luy Jot Jotna précise que cette rencontre, c’était plutôt pour parler de la situation grave que traverse le pays.
Le leader du mouvement du mouvement Panafricain et Citoyen Luy Jot Jotna balaie d’un revers de la main les accusations selon lesquelles, les candidats dit spoliés, qui ont été reçus par le président de la République parlaient d’un éventuel report de l'élection présidentielle. Il précise que dans la lettre à l’origine de cette audience, ils informaient le Chef de l’Etat de la situation actuelle du pays.
Il donne l’objet de la lettre : « dans la lettre, moi, ce que j'ai compris, c'est que les gens se disent que si on a atteint ce niveau de crise avec une institution de la République, celui qui est garant du fonctionnement des institutions s'appelle Macky Sall, il faut l'en informer. Même à l'époque, les gens avaient dit que tout ça est commandité par Macky Sall. Les attaques qui nous sont faites, les gens qui sont sélectionnés, les gens qui sont rejetés, etc. Moi, je trouve que c'est une bonne chose d'informer Macky Sall », justifie Dr Gadio.
Avant de poursuivre : « j'ai eu des divergences avec certains de nos camarades qui disaient que pourquoi il nous recevait maintenant, il aurait dû le faire avant la décision du Conseil constitutionnel. Je leur ai répondu, je vous jure, donc, vous voulez dire que si vous répondez avant la décision du Conseil constitutionnel, il allait nous recevoir et après il allait retoquer les décisions du Conseil. Ça n'a pas de sens. Macky Sall n'a pas le pouvoir d'arrêter le Conseil constitutionnel ou de censurer les décisions du Conseil constitutionnel. Il n'en a pas le pouvoir ».
« Aucune allusion, ni évocation n'a eu lieu par rapport au mot report »
Revenant sur l'audience, il martèle : « il n'y a qu'au Sénégal que des gens qui ne se sont pas informés correctement qui se lancent maintenant dans des divagations intellectuelles, des conjectures, en train de faire des hypothèses ... Dès qu'on a annoncé la rencontre avec le Président Macky Sall, j'ai vu de ces écrits hallucinants. Et des gens qui disaient que l'ordre du jour de la rencontre, c'est le report de l'élection présidentielle. Comme je vous l'ai dit, et je l'ai juré sur le saint Coran, et ça pour moi c'est du sérieux, le mot report n'a pas été évoqué. Aucune allusion, ni évocation n'a eu lieu par rapport au mot report. Personne, ni le Président Macky Sall lui-même. Nous, on avait les mains pleines de choses qui nous intéressaient à discuter, plutôt que d'aller faire des spéculations sur un report quelconque. Et pourtant, la presse nous a dit, partout, ils sont allés négocier un report. C'est faux » dit-il. Il persiste : « Personne n'a évoqué le mot report ».
Pour lui, certains leaders initiateurs de cette lettre se sont retournés contre eux pour les mettre en mal avec les sénégalais.
« On a eu une discussion approfondie, je peux vous le dire. On a échangé sur beaucoup de questions importantes dans la marche du pays. Ce n'est pas un hasard si, après avoir constaté que le Président nous a rappelé sa position sur le fonctionnement du Conseil constitutionnel, qu'il n'a pas le pouvoir. Ce que nous savions d'abord, déjà. Ensuite, on est passé à la situation du pays. On lui a dit qu'on ne veut pas avoir un candidat à l'élection présidentielle en prison, comme l'a fait un pays d'Afrique, où le candidat est allé au deuxième tour en étant en prison. Ensuite, il a le pouvoir d'accorder des grâces, etc. On lui a dit, dans ce secteur au moins, vous avez la compétence, le pouvoir de faire quelque chose. Nous, nous voulons d'abord apaiser l'espace politique. Il y a trop de prisonniers d'opinion, des prisonniers politiques, ou des gens qui ont commis des infractions, mais qui n'ont pas été jugés rapidement. Il y a trop de gens en prison », a-t-il dévoilé.
Pour ma part, précise-t-il : « j'ai dit au Président Macky Sall, ce qui est arrivé est abominable et indigne du Sénégal. Et que moi, je me bats pour la réparation. Je n'ai aucune idée sur comment le faire. Mais je vais me battre pour la réparation. Et je me battrai jusqu'au bout, parce que j'ai montré aux gens du Conseil constitutionnel ce qu'ils ont fait ».