NETTALI.COM - La plainte du juge Cheikh Ndiaye et le communiqué des 7 "Sages" n'y feront rien. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) persiste dans ses accusations. Les Libéraux estiment même que le Conseil constitutionnel est disqualifié pour arbitrer les élections.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) poursuit son tir groupé contre certains membres du Conseil constitutionnel. Leur tort : avoir éliminé Karim Wade de la course à la présidentielle du 25 février prochain. Et les mises en garde des 7 "Sages" et de l'Union des magistrats du Sénégal (UMS) n'y changeront rien. Les Libéraux persistent et signent.
D'ailleurs, le Pds a tenu à faire quelques précisions à la suite du communiqué du Conseil constitutionnel du 29 janvier 2024. "Le PDS, tout en rappelant son attachement au principe de la séparation des pouvoirs dans la République, souligne que la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais, qui l’exerce par la voie de ses représentants", écrivent les Libéraux dans un communiqué. Ils ajoutent : "La Constitution précise qu’aucune section du peuple, fût-elle le Conseil constitutionnel, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté."
Plus loin, le Parti démocratique sénégalais rappelle que les pouvoirs, dans une République, sont bien établis et répartis entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, dont une partie est incarnée par le Conseil constitutionnel. "La création d’une commission d’enquête parlementaire est prévue par la loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002 (modifiée en 2019) portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui tient ses pouvoirs de la Constitution. Sa mise en œuvre par les représentants du peuple n’affecte en rien le principe de la séparation des pouvoirs, d’autant plus qu’il s’agit de faire la lumière, conformément à la loi, et en l’absence de toute procédure pénale, sur des faits graves soumis à l’attention de l’Assemblée nationale", souligne le texte. Qui indique que "les juges du Conseil constitutionnel ne sont pas au-dessus des lois de la République. Ils ne peuvent pas s’autoriser sans conséquence à imposer aux acteurs politiques leurs choix, par des décisions teintées de partialité, de conflits d’intérêts manifestes et de corruption, pour sélectionner des candidats et en éliminer d’autres, dans une procédure électorale dont l’intégrité est une exigence absolue pour la démocratie au Sénégal".
En outre, le PDS dénonce vigoureusement "les menaces proférées par les sept (07) juges du Conseil constitutionnel contre l’auteur de la demande d’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire, les formations et coalitions politiques qui l’ont soutenue, le bureau de l’Assemblée nationale, la Conférence des Présidents et la Commission des lois de l’Assemblée nationale". Non sans raappeler que seule l’Assemblée nationale est souveraine. "Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, nous avons un Conseil constitutionnel qui, dans sa formation actuelle, a perdu toute crédibilité. Le Conseil constitutionnel est donc disqualifié pour arbitrer toute élection juste, démocratique, transparente et inclusive", décrète le PDS.