NETTALI.COM - Le technicien Souleymane Fomba et ancien coach de l'équipe nationale des malentendants, a bien voulu analyser, pour le quotidien “EnQuête”, la désillusion de l'équipe nationale du Sénégal, sortie hier lundi en huitièmes de finale par les Éléphants de Côte d'Ivoire.
On imagine votre déception, coach. Votre sentiment après cette désillusion sénégalaise ?
En effet, on est immensément déçu. On croyait fortement à ce second sacre. Mais c'est la loi du sport. Il faut se relever, faire le bilan et préparer d'emblée les échéances prochaines. Car, comme on le dit, les défaites d'aujourd'hui préparent les victoires de demain. Nous allons gagner en expérience.
Le Sénégal est éliminé tôt de cette compétition. Comment expliquez-vous cette désillusion ?
Sur les 15 premières minutes, nous étions dans le match. Mais après, l'équipe a reculé de façon incompréhensible. En ce moment-là, les Ivoiriens, poussés par leur public, n’ont pas voulu céder et finiront par prendre confiance et monopoliser le ballon. Mais cela a été rendu possible par la faiblesse de notre milieu. Abdou Diallo a finalement joué plus 3e défenseur que sentinelle ou 6, laissant Pape Matar et Lamine Camara seuls face aux Éléphants qui étaient plus pléthoriques dans ce secteur du jeu. À la pause, on s'attendait à un réajustement du coach sénégalais. Au moment de prendre conscience de cette domination de la Côte d'Ivoire, c'était un peu trop tard. L’ascendant psychologique était dans le camp adverse et ça ne changera pas jusqu'à ce dernier tir au but que Mendy n'arrive pas à arrêter.
Ce penalty oublié sur Ismaïla Sarr, n'est-ce pas là le tournant du match ?
La chevauchée d'Ismaïla, qui se termine comme nous le savons tous, méritait bel et bien penalty. Mais c'est cela aussi le risque de jouer contre le pays organisateur. D’une manière ou d’une autre, il a la faveur de l'arbitrage. Mais nous pouvions marquer ce deuxième but sans vraiment compter sur ce fait de jeu-là. Le vrai problème qu'on a eu, était organisationnel, voire tactique.
L'avenir d'Aliou Cissé n'est-il pas scellé avec cette élimination matinale du Sénégal ? Ne devrait- il pas céder la place ?
Aliou a fait du bon boulot pendant neuf ans en équipe nationale. Avec à la clé deux qualifications en Coupe du monde et sans oublier cette première étoile décrochée à une Can. Maintenant, il faut tourner sa page et donner la chance à d'autres sélectionneurs locaux pour qu'ils puissent apporter, eux aussi, leur touche. Le Sénégal regorge de bons techniciens, dans les catégories jeunes notamment. Aliou a fait son temps, a écrit son histoire. Peut-être il devrait même aller découvrir autre chose...
On s'imagine que certains cadres ont peut-être disputé leur dernière Can. Quel est l'avenir de cette équipe, selon vous ?
Il ne faut pas enterrer nos cadres de sitôt. C'est même très tôt de parler de ça, à mon avis. Si ces ténors sont performants en club et sont susceptibles d'aider l'équipe sur et en dehors du terrain, ils pourraient toujours être sélection- nés. Maintenant, nous avons un immense vivier de footballeurs. Ce sera au sélectionneur de réussir ce parfait mariage entre les jeunes et leurs seniors.