NETTALI.COM - Le Conseil Constitutionnel est encore au cœur d’une polémique. Il a subi, le mardi 20 février, les foudres du Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) qui a dénoncé le fait que l’institution judiciaire, en modifiant la liste des candidats, suite à la démission de Dr Rose Wardini, ait tronqué l’article 34 qui rend caduque la date de l’élection du 25 février 2024. En conséquence de quoi, Karim Wade et Cie exigent tout simplement la reprise totale du processus électoral.
Les 7 Sages du Conseil Constitutionnel sont encore au-devant de la scène. Mardi 20 février, ils ont rendu une décision de modification de la liste des candidats à la présidentielle suite au retrait de la candidature de Dr Rose Wardini. "Considérant que l’art 34, alinéa premier de la Constitution dispose qu'en cas (...) de retrait d’un des candidats entre l’arrêt de publication de la liste des candidats et le premier tour, l’élection est poursuivie avec les autres candidats en lice. Le Conseil Constitutionnel modifie en conséquence la liste des candidats (...), qu’il y a lieu de donner acte à Rose Wardini du retrait de sa candidature et de modifier la liste des candidats".
Cette décision des 7 Sages a été attaquée par le Front démocratique pour une élection inclusive. "Le Conseil constitutionnel, se basant sur l’article 34 de la Constitution donne acte à Madame Rose Wardini du retrait de sa candidature (pour bi nationalité) et modifie la liste des candidats. Madame Wardini est-elle la seule binationale du groupe ? Le Conseil constitutionnel a omis la dernière phrase de l’alinéa premier de l’article 34 qu’il évoque : cette phrase volontairement omise est d’une importance capitale car elle dit que : « LA DATE DU SCRUTIN EST MAINTENUE ». QUESTION : La date de quel scrutin est maintenue ?", demandent Karim Wade et Cie à travers un communiqué de presse publié après la décision du Conseil constitutionnel.
Et de se demander : "Comment une institution qui est garante de l’intégrité et du respect par tous, sans exception, de la Constitution de notre pays, peut- elle délibérément tronquer un article pour lui faire dire ce qui l’arrange ? La dernière phrase du premier alinéa de l’article 34 ruine de fait et "de jure", la décision du Conseil constitutionnel de reconduire une liste de candidats qui était strictement arrimée à la date du 25 février 2024. Cette série de décisions du Conseil constitutionnel, pleine de contradictions et d’incongruités, consacre en réalité la caducité de la date du scrutin du 25 février 2025. Par conséquent, juridiquement un autre scrutin présidentiel et un autre processus électoral deviennent inévitables", ajoutent les membres du FDPEI.
Pour le Front, "Dès lors, le Dialogue national auquel appelle le président de République constitue un moment de concertation privilégié entre toutes les forces vives et serait une réponse à l’invite du Conseil constitutionnel aux autorités compétentes de tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais. Cette concertation produira forcément les conditions d’une élection inclusive, transparente, acceptée par tous, et préservant la paix, la stabilité et l’intérêt général. Ceci est la seule voie d’une ré- conciliation nationale véritable".
Le Front rappelle que la reprise du processus n’est pas négociable et que cette nouvelle décision rendue, mardi par le Conseil constitutionnel n’entame en rien la volonté de ses membres d’obtenir la réparation des préjudices subis du fait de la violation de leur droit de concourir à l’expression des suffrages.
Le Front, constatant l’approfondissement de la crise globale, exprime son souhait d’arriver à un consensus, dans le cadre de la prochaine Concertation nationale (dialogue national).
Pour terminer, il invite l’ensemble des acteurs de la vie politique nationale à un sursaut national patriotique pour préserver l’intérêt supérieur de la nation.