NETTALI.COM - Beaucoup d’acteurs politiques, de la société civile ont décliné l’invitation du président de la République au dialogue, prévu ce lundi 26 février. Le ministre conseiller, par ailleurs porte-parole de l’alliance pour la République, charge ces derniers. Invité de l’émission "Jury du dimanche", Seydou Guèye estime que ceux qui sont dans la posture du refus, ne veulent pas la paix.
C’est ce lundi 26 février que les concertations nationales, initiées par le président de la République pour fixer une nouvelle date pour l’élection présidentielle et discuter de l’après 02 avril, vont démarrer. Toutefois, 16 des 19 candidats de même que la société civile ont décidé de boycotter.
Interpellé sur ce refus, le porte-parole de l’Apr estime que c’est une faute très grave. « Pour moi, c'est une faute très grave. Puisque nous devons tous converger vers la paix. Et une telle attitude indique que ceux qui sont dans la posture du refus ne veulent pas la paix. Je parle en toute responsabilité. Le président de la République est à sa place et dans son rôle d'inviter la nation sénégalaise, les candidats y compris, à des concertations pour établir un consensus. La vraie différence entre le président Macky Sall, homme d'État, qui a toujours respecté la Constitution, invite à bâtir un consensus qui est fondateur de la qualité de notre processus électoral. Et moi, je préfère la démarche du président de la République à une autre qui aurait permis de laisser des candidats engager la campagne et puis d'interrompre la campagne. Ce ne serait pas très, très élégant. En toute responsabilité, le président de la République, conformément à sa mission de garant du fonctionnement régulier des institutions, ne peut pas s'immiscer dans un conflit ou un différend entre les institutions », soutient-il.
«Le président de la République, garant de l'unité nationale, de la cohésion, fait tout et a toujours, aussi bien à l'interne qu'à l'international, pour préserver la stabilité, garantir la sécurité et permettre la concorde et l'harmonie. Et c'est dans ce contexte que chacun doit assumer sa responsabilité. On sollicite le Conseil constitutionnel dans sa position d'arbitre, mais pas de compétence initiale pour fixer la date », ajoute-t-il.
Ainsi, le ministre conseiller de souligner que les acteurs ont la compétence pour fixer la date, car, dit-il, ce sont des bases légales. « Fixer une date d'élection, c'est la mise en œuvre d'une disposition légale, qui définit la fenêtre de temps durant laquelle on doit prendre les dispositions pour fixer la date et convaincre le corps électoral. Maintenant, vous le savez, dans tous les pays démocratiques, le consensus est supérieur à la loi. L'accord entre les différentes parties prenantes peut permettre de trouver une traduction légale, législative ou réglementaire pour s'accorder sur une question », argue-t-il.
Rencontre annoncée entre le Président et les 19 candidats
Par ailleurs, Seydou Guèye est revenue sur la rencontre annoncée entre le président de la République et les 19 candidats retenus pour l’élection présidentielle.
A travers un communiqué du ministère de l’intérieur, il est confirmé que le Président de la République va d’abord dialoguer avec les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel avant l’ouverture des concertations nationales à 16 heures.
Interpellé sur la véracité de cette infirmation, le Secrétaire général du Gouvernement de répondre : « je ne peux pas le confirmer. Mais, ça ne surprendrait pas de la part du président Macky Sall qui est un homme de dialogue par conviction. Et si ça arrivait, ce serait une très bonne chose. Et le président a indiqué les deux sujets du dialogue. Et j'entends souvent les gens dire, le président convoque les dialogues pour reprendre le processus. Il l'a dit, et de façon solennelle et formelle. Deux sujets vont être à l'ordre du jour. Le premier sujet porte sur la date du scrutin. Le deuxième, c'est que faire après le 2 avril. Parce que lui, il a une lecture de l'article 36 alinéa 2, qui n’est pas la même lecture que d'autres Sénégalais. Et quand vous avez un président de la République qui est dans sa posture d'homme d'État, qui a toujours respecté la Constitution, qui a le souci de la stabilité, de la pacification et de la réconciliation, quand il vous invite à sa table, il ne faut pas avoir peur d'y aller. On ne peut pas construire notre consensus en étant sous des positions de soupçons permanentes ».
Pour lui, quelle que soit la qualité de candidat, elle n'a aucune supériorité par rapport au citoyen qui doit aller voter. « L'élection présidentielle, on l'a toujours dit de cette façon, c'est la rencontre entre un homme et son peuple. Les candidats globalement de l'opposition ont toujours demandé des élections inclusives. On est arrivé à un stade où le Conseil constitutionnel a arrêté une première fois une liste, a ressorti une deuxième liste. Ceux qui sont spoliés ont été à la rencontre du chef de l'État qui leur a dit, au regard de ses attributions, qu'il ne peut pas intervenir après une décision prise par le Conseil constitutionnel », argue-t-il.