NETTALI.COM - Le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, ne compte nullement cautionner la volonté du chef de l’État, Macky Sall, de présenter au Conseil des ministres de ce mercredi 28 février 2024 un projet de loi d’amnistie couvrant les faits tragiques douloureux liés aux manifestations de 2021 à 2024 annoncé lors de l'ouverture du dialogue national avec certains acteurs politiques et les forces vives de la Nation.
Pour le défenseur des droits humains, le seul but du requérant est d’accorder l’impunité aux auteurs des crimes en lien avec les récents événements tragiques d’une extrême gravité vécus par le Sénégal ces dernières années. “Nous sommes très préoccupés par cette annonce du président Macky Sall portant loi d’amnistie sur des faits survenus entre 2021 et 2024. Ce qui signifie clairement des faits liés aux violences poli- tiques qui ont eu lieu dans ce pays pendant cette période et qui ont entraîné la mort de près de 60 jeunes Séné-galais qui ont été tués par des personnes présumées être des membres des forces de défense et de sécurité ou des nervis dont la présence à leurs côtés a été établie par des reportages de télés internationales”, a-t-il déclaré.
À l’en croire, il s’agit-là d’"une répression brutale avec son lourd bilan macabre en trois ans de règne jamais égalé dans l’histoire du Sénégal enregistré lors de protestations politiques. Nous sommes absolument opposés à toute loi qui garantit l’impunité aux auteurs de ces meurtres, homicides, actes de torture et traitements dégradants”.
À cet effet, il a invité les députés à "ne pas la voter". À défaut, si cette loi qui sera transmise ensuite à l’Assemblée nationale pour examen est adoptée, il compte utiliser "toutes les voies de recours avec le prochain régime pour que cette loi d’amnistie soit reportée, annulée, pour que les auteurs de ces actes répondent des crimes qu’ils ont commis".