NETTALI.COM - Très attendue, la décision du Conseil constitutionnel devrait tomber dans les heures qui suivent. Selon des sources dignes de foi citées par le quotidien d'investigations EnQuête, elle va dans le sens du rejet des conclusions du Dialogue politique initié par le président de la République. Dialogue dont la proposition phare est la tenue de l’élection présidentielle le 2 juin prochain.
Les nouvelles qui parviennent de sources judiciaires fiables citées par le quotidien d'investigations EnQuête, indiquent que le Conseil constitutionnel est resté “sur les mêmes positions que celles déclinées dans son dernier arrêt”. Les “Sept Sages”, selon le journal, estiment, dans la même lignée que leur décision du jeudi 15 février dernier, que “ni la durée du mandat présidentiel qui s’achève le 2 avril prochain, ni la liste des candidats retenus ne sont susceptibles de modification”.
Exit de facto, aussi, la possibilité de “corriger” la liste retenue par le Conseil. L’invalidation de la candidature de Karim Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS), une des causes de la crise politique qui s’est installée au Sénégal depuis la publication de l’arrêt du 15 février dernier, est ainsi maintenue par les “Sept Sages” qui ne donnent pas suite à la possibilité de rouvrir les listes.
La réaction du palais est donc très attendue, dans ce bras de fer aux allures de “jeu de ping-pong” entre deux institutions de la République.
Recevant, avant-hier lundi 4 mars, les conclusions du Dialogue national initié par le président de la République, Macky Sall avait indiqué qu’il aurait “pu, immédiatement après la décision du Conseil constitutionnel, fixer la date par décret. Mais j’ai pensé consulter le maximum d’acteurs. Je dois aussi consulter le Conseil pour avis, puisqu’il y a un sujet de controverse... sur l’après 2 avril, pour qu’il nous donne sa lecture sur la situation de l’après 2 avril”.
C’est donc chose faite, avec une célérité qui renseigne sur les enjeux de l’heure.
Le président Macky Sall, qui a donné sa “position” à cette occasion, avait ajouté que “cet avis qui sera sollicité (...) devra nous donner une ultime position qui devra permettre à tout le monde de s’accorder sur cette décision”. Il avait aussi salué la “vitalité de la démocratie sénégalaise” illustrée, à son avis, par le respect que nous avons pour notre Constitution. “Chaque institution joue pleinement son rôle. Lorsqu’il y a des difficultés, on a les ressorts et les outils pour gérer ces crises”, en évoquant la nécessité de “surmonter ces divergences” dans “un processus électoral transparent”.
Mais le président avait aussi évo- qué les contraintes du Code électo- ral. “On ne peut pas faire une élec- tion en faisant fi des dispositions du Code électoral qui organise le pro- cessus. Et la première exigence, quand on parle du collège électoral, ce sont les dispositions de l’article LO137 sur la nécessité d’avoir 90 jours entre la date du décret et la date de l’élection”.
Une affaire à suivre.