NETTALI.COM - A l'hémicycle, le mercredi 6 mars pour dire tout le bien qu'elle pense de la loi d'amnistie, Aïssata Tall Sall, la ministre de la justice a répondu aux interpellations des députés, les incitant au passage à soutenir la volonté de réconciliation initiée par le chef de l’État.
Selon elle, tout le monde a la pleine conscience de ce qui s’est passé dans ce pays durant la période visée par le projet. Il s’agit de faire preuve d’un sens de pardon et de tourner la page. Aux représentants de l’ex- Pastef qui lui demandaient si les crimes de sang sont concernés, Aissata Tall Sall dira, après avoir précisé que le terme “crime de sang” ne figure pas dans le Code pénal, que "la loi prévoit que : sont amnistiés de plein droit tous les faits susceptibles de constituer des infractions criminelles ou correctionnelles, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, que leurs auteurs aient été jugés ou non". Pour elle, "c’est clair, c’est net, c’est du français, on peut lire et comprendre. Toutes les infractions commises dans cette séquence temporelle et liées aux manifestations ou ayant des motivations politiques sont concernées".
Rappelant les atrocités commises lors de cette période, notamment le bus calciné de Yarakh avec la mort de deux petites filles, la tentative de meurtre sur un policier aux Parcelles-Assainies, la mort de l’étudiant Prosper C. Senghor, elle s’est dite consciente de la gravité du moment et a appelé les uns et les autres à pardonner. Après le constat, elle a invité les parlementaires à faire preuve de dépassement. "Voter une loi d’amnistie n’a rien d’exceptionnel, c’est quelque chose qui fait partie de votre mandat, de votre devoir", a-t-elle justifié.
Pour Maitre Aissata Tall Sall, ce ne serait pas la première. De 1960 à nos jours, plusieurs lois d’amnistie ont été votées par l’Assemblée nationale.