NETTALI.COM - L e programme de cette troisième journée de campagne électorale a été écourté côté Benno par la convocation d’Amadou Ba au palais de la République, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Louga puis Saint-Louis pour des meetings de campagne.
"Je dois me rendre à Dakar, mais tout le dispositif reste ici. J’ai une urgence à Dakar’", a-t-il lancé à l’endroit de l’assistance. "Le cortège et tous les gens qui m’accompagnent pour cette campagne m’attendront ici à Tivaouane, parce que je compte revenir ce soir même pour reprendre la campagne", a-t-il annoncé lors du meeting hier à Tivaouane.
Une convocation qui a suscité plusieurs réactions. D’aucuns ont même fait le rapprochement avec les rumeurs évoquant l'arrêt du processus qui entoure l’élection présidentielle, notamment avec le recours introduit auprès de la Cour suprême par le FDPEI qui a demandé l’annulation du décret convoquant le corps électoral.
A cela, l'on peut ajouter que beaucoup de rumeurs fusent au sujet de manœuvres depuis quelques jours, tendant à accréditer l'idée que Macky Sall pourrait être tenté de "lâcher" son candidat au profit de Mahammad Boun Dionne, au regard de la désaffection d’une grande partie des ténors et responsables de l’APR vis-à-vis de la campagne d’Amadou Ba et qui risque de réduire les chances de succès du candidat de Benno Bokk Yaakaar.
C'est d'ailleurs ce qui explique que ces deux derniers jours, les soutiens de l’ancien Premier ministre multiplient les sorties et déclarations, pour fustiger l’attentisme et le non soutien des responsables de l’APR, accusés de ne pas mouiller le maillot.
Tout ceci intervient dans un contexte où des audios sont diffusés sur la Toile, évoquant des discussions entre un personnage considéré comme un magistrat et le candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY), Amadou Ba, sur un supposé achat de votes de membres du Conseil constitutionnel. Des audios qui ont fuité ou qui ont été fabriqués ? En tout cas, certaines sources avancent que, si ces audios sont réels, les conséquences ne manqueraient pas de suivre. Dans tous les cas, on est en face d’une crise qui ne s’estompe pas.
En tout cas, selon des sources, le candidat a rencontré, le mardi soir, le chef de l’Etat.
Le comportement des troupes, les heures ou jours à venir, pourrait édifier l’opinion et les observateurs sur la teneur de ce que les deux hommes se sont dit.