NETTALI.COM - Alassane Dialy Ndiaye a tiré sa révérence. Né le à Yenne, cet ancien ministre est décédé ce jeudi aux États-Unis. «Les formalités sont en train d’être accomplies pour le rapatriement de la dépouille», informe Les Échos dans son édition du jour.
«Premier ingénieur en télécommunication et technologie en Afrique noire», Alassane Dialy Ndiaye a été directeur général de la Sonatel. Il est considéré comme un [des pères] fondateur[s] des télécommunications au Sénégal.
En 1971 il devient le premier Africain spécialisé dans les Télécommunications spatiales, participant activement à la mise en place de la Station terrienne de télécommunications par satellite de Gandoul (Sénégal), la première du genre sur le continent africain, (inaugurée le par le Président Senghor) et à la formation de nombreux ingénieurs et techniciens africains.
En 1978 l'essentiel des communications internationales du Sénégal est automatisé. Au début des années 1980, le site de Gandoul est choisi par la NASA, pour abriter la station de contrôle et de communications de la navette spatiale. Sa participation aux premiers essais de la navette est reconnue par la NASA.
En , alors Directeur de Telesenegal, il rédige un rapport, très discuté, adressé au Président de la République sur la nécessité de rassembler les Télécommunications dans une entité unique (à l’époque Telesenegal gérait les Télécoms internationales, les Télécoms intérieures relevant de l’OPT, Office des Postes et Télécommunications), réflexion qui aboutit aux Journées Nationales des Télécoms, qu'il préside en , et à la création de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (Sonatel).
En , il est le Directeur Général-fondateur de la Sonatel, société d’État fonctionnant comme une entreprise de type privé. Il y réalise un important programme de modernisation du réseau.
Il sera conjointement Secrétaire Général de la Coordination du Parti Socialiste à Sébikotane, Secrétaire Général de l’Union Départementale de Rufisque, Membre du Comité Central du Parti socialiste, membre du Bureau politique pendant douze ans, élu plusieurs fois député à l’Assemblée nationale du Sénégal.
En , il est nommé Ministre de l’Équipement. Il fera adopter le système d’immatriculation des véhicules, encore applicable aujourd’hui.
En 1991, il devient Ministre de l’Industrie et de l’Artisanat (création du Fonds de Promotion Economique, destiné à la constitution d’un réseau de PMI sénégalaises). Il réalise le premier recensement des artisans du Sénégal. En 1992, il devient également chargé du Commerce.
En 1993, il reçoit en plus, le portefeuille de l'Énergie et des Mines dans le second gouvernement de Habib Thiam. Il initie un vaste programme de promotion de la recherche minière, et lance l’initiative de la fusion des sociétés de l’industrie phosphatière, avec le soutien de la Caisse centrale de coopération économique française : fusion entre la Compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba (CSPT) et les Industries chimiques du Sénégal (ICS).
De 1995 à , il est chargé du Ministère de la Pêche et des Transports maritimes. Il instaure un nouveau Code de la Pêche, introduisant pour la première fois au Sénégal le « repos biologique », et de nouvelles mesures tendant à améliorer la sécurité en mer (gilets de sauvetage rendus obligatoires, aide de l'État aux artisans pour leur acquisition). Il élabore, avec les pêcheurs industriels, artisans, mareyeurs et femmes transformatrices, le programme décennal de développement de la pêche : la construction de quais de pêche, et d’unités de conservation de produits halieutiques, sur tout le littoral sénégalais, de Saint-Louis au Cap Skirring.
En , avec le départ du Président Abdou Diouf, il interrompt une carrière ministérielle de douze années et prend ses distances avec la nouvelle direction du Parti socialiste.
Il fonde en le Club de Recherche Prospective CRP 2012, dont l’objectif est, à partir de l’analyse impartiale des données culturelles, historiques, scientifiques, économiques et politiques, d’imaginer des futurs possibles pour le Sénégal. Le CRP 2012 regroupe actuellement par cooptation près de 250 cadres de sensibilités politiques et sociales, de formations et d’expériences diverses.