NETTALI.COM - L’homme d’affaires malien Ousmane Yara confirme qu’il était au cœur de la médiation entre le président de la République Macky Sall et Ousmane Sonko. Il est aussi à l’origine de l’arrestation du conseiller du président de la République du nom d’Oumar Sow, qui a été arrêté le vendredi 29 mars, avant d’être relâché.
Ousmane Yara. Le nom de cet homme d’affaires malien a fait irruption dans la sphère politique sénégalaise, il y a quelques semaines, au plus fort des tractations entre le président Macky Sall et Ousmane Sonko, pour que la tension politique baisse et que la paix revienne dans le pays. Son nom avait été cité comme l’un des principaux médiateurs.
Ces jours-ci, il est de nouveau au-devant de l’actualité politico-judiciaire, pour un différend avec l’un des conseillers du président de la République, le nommé Oumar Sow qui a été entendu, le vendredi 29 mars, par la gendarmerie de Thiong.
D’ailleurs, l'on a pensé qu’il avait été convoqué pour avoir accusé son mentor Macky Sall d’avoir été l'argentier et le souteneur de Pastef, lors de la dernière Présidentielle.
En réalité, il a été convoqué pour une altercation suivie d’une bagarre avec le Malien Ousmane Yara au secrétariat général du palais présidentiel. Cela s’est passé à la sortie d'une audience au palais. Ousmane Yara était accompagné d'un membre de Pastef. Il y a eu des injures et une bagarre évitée de justesse par les hommes en bleu qui étaient présents.
Pour en savoir davantage, le quotidien "EnQuête" s’est entretenu avec le sieur Yara qui a donné sa version des faits.
Selon ses dires, l’incident a eu lieu hier (ndlr - vendredi 29 mars), entre 17 h et 18 h. Alors qu’il avait quitté, dans la matinée, Abuja, il s’est rendu au palais de la République. En sortant du bureau du président Macky Sall avec les députés de la CEDEAO, le député Abasse Fall et une certaine Mme Mbacké, ils étaient en train de causer.
Dehors, dit-il, M. Sow a commencé à s’en prendre à lui. "Il a parlé de vol de pouvoir, émis des propos racistes, que j’ai filé le pouvoir à Sonko, que j’ai comploté avec le président. Il m’a traité de tous les noms d’oiseaux. Ensuite, il m’a taxé de traitre, que j’ai réconcilié Wade et le président Macky Sall, ensuite que j’ai œuvré pour la réconciliation entre Diomaye, Sonko et Macky, que je les ai fait sortir de prison, que je leur ai remis le pouvoir".
"Il a même affirmé que si l’APR a perdu la dernière Présidentielle, c’est à cause de moi. Ce qui est un manque de respect notoire envers le président Macky. Par la suite, il a foncé sur moi. Moi aussi, j’ai fait de même. Les gendarmes, qui étaient témoins de toutes ses injures, sont venus se mettre entre nous pour nous séparer’’, raconte l’homme d’affaires.
M. Sow arrêté par le gouverneur du palais
Il informe que c’est le gouverneur du palais qui a fait arrêter M. Sow, avant de le livrer aux enquêteurs de la gendarmerie de Thiong.
L’homme d’affaires indique s’être rendu à la brigade pour demander aux gendarmes de le libérer. Ces derniers, renseigne-t-il, lui ont demandé s’il allait porter plainte pour injures. Il a répondu par la négative, arguant être venu au Sénégal pour faire la paix entre des gens, donc, qu’il était inconcevable qu’il fasse condamner une personne. "Je leur ai dit que je lui pardonne. Quand le procureur m’a appelé, je lui ai fait comprendre que je ne porterai pas plainte. Par la suite, j’ai signé et je suis parti", dit-il. Ce qui ne l’empêche pas de penser que son antagoniste est mal élevé.
"C’est un gosse impoli qui nous manque de respect, parce que nous, on veut la paix. Est-ce qu’on n’a pas droit de faire la paix ? Si on sent qu’un pays frère est sur le point de brûler et qu’on a la possibilité de jouer aux sapeurs-pompiers, on ne peut pas le faire ? Est- ce que nous n’avons pas ce droit ?", se demande-t-il.
Ensuite, revenant sur sa médiation, il a confié : "J’ai fait six mois dans la médiation au niveau du Sénégal entre Sonko et Macky, et entre le Cap Manuel et le palais. J’ai demandé à Macky de les libérer, car ils sont ses frères. Je ne dois pas le faire ? Est-ce que je ne suis pas libre de le faire ? Est-ce un crime ?", fulmine l’homme d’affaires.