NETTALI.COM- En auditant la gestion de la Sicap sur la période 2014‐ 2018, la Cour des comptes a découvert qu’un montant global de 2,381 milliards de Fcfa a été présumé engagé dans des projets qui n’ont jamais vu le jour.
Dans le cadre du projet appelé «Sicap Touba », la Sicap avait réalisé dans le département de Mbacké 20 villas réparties entre Touba Khaïra, avec des villas témoins grand standing de type F5 (Rdc + 1), sur une surface de 500 m2 ; et Touba Ndindy, avec des villas témoins moyen standing, de type F3 (Rdc), sur une même surface de 500 m2.
« Les investissements réalisés sont estimés, dans les états financiers, à un montant total de 585 368 000 Fcfa. Outre l’indisponibilité des documents relatifs à ce projet notamment les plans d’affaires, les modalités d’acquisition des terrains, l’état de réalisation technique et financière de ces projets, il est loisible de constater que ce projet est à l’arrêt », constate la Cour.
La même découverte a été faite concernant le «projet Sicap Saly », d'après Libération. La Cour informe : «Les investissements réalisés, au titre du projet, sont estimés, dans les états financiers de la Sicap, à un montant glo‐bal de 417 679 111 Fcfa. Malgré la mobilisation de ressources aussi significatives, dont la destination n’a pas été précisée, la Sicap Sa soutient que le projet n’a pas encore démarré. La Sicap Sa indique que les dé‐ marches menées pour la relance des projets «Sicap Touba » et «Sicap Saly » se sont heurtées à la non disponibilité des assiettes foncières, qui font l’objet d’occupation ».
Que dire du projet «Sicap Diass » ? Ce projet initié en 2015 porte sur la construction de 2 510 unités de logements sur 50 ha dans la localité de Tchicky. Les investissements réalisés sont chiffrés, dans les états financiers à 127 368 920 Fcfa. Les travaux étaient prévus sur une durée de deux (2) ans mais à ce jour, seul le marché de terrassements généraux a été attribué à Simco. La Sicap indique que le principal problème résiderait dans l’indisponibilité du
terrain, occupée en partie par l’Aibd. Elle signale qu’un protocole d’accord a été signé en 2020 pour la cession de 50 hectares à la Sicap Sa au franc symbolique.
Pour le projet «Sicap Thiès pyrotechnique », rapporte toujours le journal, il a donné lieu à des investissements d’un montant de 1 251 354 164 Fcfa, dont l’objet n’a pas été décliné par la Sicap Sa. « Cette dernière a simplement indiqué que l’armée a aménagé sur le site de‐ puis plus de 10 ans, sans préciser les modalités et les conditions relatives à cette occupation », rapporte la Cour qui a aussi abordé le projet «Tour de Liberté 1 ».
« La Sicap ambitionne d’édifier sur un terrain sis à Liberté 1 un immeuble de 25 niveaux, en collaboration avec un partenaire chinois Great Wall, pour un investissement global de 20 milliards de Fcfa. Malgré toutes les diligences effectuées dont de nombreuses missions en Chine, ce projet n’a pas encore démarré. Le défaut de réalisation de ce projet s’explique, selon la Sicap Sa, par la non délivrance d’une garantie souveraine de la part de l’Etat ».
Enfin, il y a le projet «Sicap Bambilor ». Il s’agit d’un projet initié en 2015 portant sur la viabilisation de 1 200 Tvb de 150 m2 sur une période de 12 mois. Prévus pour être achevés en 2016, les travaux n’ont pas en‐ core démarré. Le blocage est dû, selon la Sicap Sa, aux occupations notées sur le terrain. Au‐delà des irrégularités et des montants engagés pour des projets manifestement fictifs, la Cour n’a pas manqué de relever que la majeure partie des projets initiés sans suite sont prévus pour être développés hors de Dakar.
Ainsi, malgré l’objectif assigné à la Sicap Sa de développer et d’améliorer les conditions de l’habitat social dans tout le territoire national, l’essentiel des projets sont concentrés à Dakar.