NETTALI.COM - Le Premier ministre Ousmane Sonko est revenu à la charge, le jeudi 16 mai, à l’Ucad, au sujet du franc CFA dont il a pointé les “irrégularités de la gestion”, lors d’une conférence de presse conjointe avec le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en visite au Sénégal.
Après une conférence qui s’est vite transformée en meeting, le chef du gouvernement a fait face à la presse en compagnie de son hôte. Il s’est voulu clair : “Nous optons sans équivoque pour une sortie prudente de ce système, car les banques centrales, ayant perdu toute initiative de change pour maintenir ce taux de réserve, compriment nos économies et réduisent l’activité interne par une limitation des émissions monétaires.”
En verve, après une fusion avec les étudiants dans un amphi surchauffé, Ousmane Sonko a exprimé le fond de sa pensée au sujet de la monnaie commune aux pays de l’UEMOA. “Ce que nous proposons, c’est de restituer à la monnaie ses fonctions d’écoute et de financement de l’économie par la formulation de l’offre des productions à l’exportation et à la consommation intérieure dite aux politiques intérieures”, a-t-il ajouté.
Poursuivant son propos, le Premier ministre a argumenté : “Imaginez que les pays africains s’endettent en devises étrangères. Ce qui les expose à des fluctuations du marché. Cela doit cesser parce que nous en subissons les conséquences. Si j’en parle, c’est que, chaque fois qu’un homme politique africain soulève la question monétaire, il devient le diable incarné”, a-t-il soutenu.
S’exprimant sur la prise en charge de ce débat dans l’espace public, il a expliqué que c’est un sujet qui ne saurait être tabou. “Nous n’avons pas le droit de parler de notre propre monnaie, ni dans nos Parlements ni dans les plateaux de télé. Nous allons imposer ce débat avec des changements qui ne sauraient tarder”, a insisté le leader du Pastef.