NETTALI.COM - Depuis la Présidentielle du 24 mars qui s’est soldée par la victoire au premier tour de Bassirou Diomaye Faye, Thierno Alassane Sall s'est gardé de se prononcer sur la gestion du nouveau régime. Mais le voilà qu'il sort de son silence après l'affectation du chef d’Etat-major de l’Armée de terre à New Delhi comme Attaché de défense et de sécurité. Et pour sonner l'alerte contre certaines pratiques.
"L’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde, l’un des hommes les plus respectés de notre armée républicaine, m’incite à sortir prématurément de la période d'observation que je m'étaisimposée." C'est par cette précision que Thierno Alassane Sall a entamé son communiqué publié ce jeudi. Le numéro 1 du parti Rpublique des valeurs poursuit : "Nul ne saurait dénier au chef suprême des Armées la faculté d'affecter les officiers supérieurs, mais ce pouvoir discrétionnaire, à moins de prétendre relever du divin, ne saurait se soustraire des traditions républicaines ou faire fi du mérite ou de la cohérence dans l'emploi des hommes. À en croire l'émoi suscité par la nouvelle de l'affectation du Général Kandé, on est plus proche d'un cas typique de bannissement d'un officier encombrant." Et de s'interroger : "À quel titre ?"
De l'avis de Thierno Alassane Sall, "desdécisions récentes du nouveau régime révèlent des tendances inquiétantes dans la gestion de nos institutions". Parce que, pour lui, "étendre aux forces de défense et de sécurité les limogeages en cascade qui touchent la haute administration lors des alternances politiques serait un précédent dangereux pour notre Armée jusqu'ici réputée républicaine. Ce serait accréditer l'idée qu'il y a, dans les rangs de nos FDS, des lignes de fracture suivant les allégeances supposées". "Promouvoir par décret un officier de gendarmerie radié et bannir dans la foulée un Général dont la réputation va bien au-delà des troupes, est un précédent fâcheux, en rupture des traditions de notre pays", souligne-t-il, faisant allusion de la nomination de l'ex-capitaine Seydina Oumar Touré au poste de Directeur général de l'Agence de la sécurité de proximité (ASP).
"Il est de mon devoir de citoyen et de député de sonner la trompette de l'alarme et d'inviter le président de la République à ne pas céder à la tentation de la chasse aux sorcières. Il est élu pour panser les fractures béantes de notre pays, qui se donnent à voir particulièrement dans l'administration, la Justice, l'Université. Même sans appel à candidature, beaucoup mieux aurait pu être fait par une approche plus inclusive", a-t-il conclu.