NETTALI.COM - L’édition 2024 du pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam a enregistré ses premiers couacs avec Air Sénégal. La compagnie aérienne nationale n’a pas respecté son engagement de convoyer son 2e vol, prévu hier, vendredi 31 mai 2024, vers 10 heures. Ce qui a installé l’inquiétude chez les 280 pèlerins qui devaient prendre ce vol, mais qui, finalement, ont été logés dans deux hôtels dakarois, en attendant une solution à leur problème.
Le mot d’ordre était pourtant bien défini : un pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam avec zéro couac, pour l’édition 2024. Le souhait a été fortement exprimé par les autorités étatiques, lors du Conseil interministériel sur le pèlerinage tenu il y a quelques jours sous la présidence du Premier ministre, Ousmane Sonko. Ce dernier avait donné des injonctions fortes aux parties prenantes en insistant sur la nécessité d’assurer une bonne organisation du Hajj 2024 pour les pèlerins sénégalais. Le chef du gouvernement avait même menacé de faire tomber des têtes en cas de défaillances dans l’organisation du Hajj. Ministre les infrastructures, des transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, en visite à l’aéroport international Blaise Diagne, rappelait : «(…) Le Premier ministre a été clair : s’il y a des couacs, des têtes vont tomber, à commencer par le ministre. Ça veut dire que nous n’avons pas droit à l’erreur. A partir de ce moment, nous allons suivre et surveiller pour nous assurer du bon déroulement du Hajj, du début à la fin». Finalement, les problèmes ont démarré et ont touché le volet le plus sensible : le transport aérien. Pour les voyagistes privés qui ont convoyé leurs pèlerins avec la compagnie saoudienne Flynas, le problème ne s’est pas posé. Les recommandations du gouvernement sont jusque-là respectées. Mais, c’est avec Air Sénégal que le premier ratage a été noté. Ce qui n’est pas une surprise car beaucoup d’acteurs étaient sceptiques quant à la capacité de la compagnie aérienne nationale de respecter ses engagements de convoyer presque la moitié des 12 000 pèlerins sénégalais. Les premières victimes sont des pèlerins de la Délégation générale qui a fait confiance à Air Sénégal qui devait lui transporter 4 000 pèlerins.
D’après des informations de L’Observateur Air Sénégal avait, dans son planning, décidé de démarrer ses vols pour la Mecque hier, vendredi 31 mai 2024, avec deux départs pour cette première journée. Le 1er vol était prévu le 31 mai 2024 à 4 h, alors que le départ du 2e vol était programmé, le même jour, à 10 h 40. Si pour son 1er vol, Air Sénégal a respecté les délais en quittant l’aéroport international Blaise Diagne, sans problème, avec à son bord, 280 pèlerins qui sont partis à l’heure, tel n’est pas le cas pour le deuxième vol. Son départ prévu le même jour, c’est-à-dire hier vendredi 31 mai 2024, à 10h 40, le 2e vol d’Air Sénégal, qui devait aussi convoyer 280 pèlerins, n’a pas quitté, hier, le sol sénégalais. Des couacs et changements de programme sans explications. La compagnie nationale qui s’est engagé à mettre un deuxième appareil à la disposition des pèlerins de la Délégation, a failli à sa mission. Pis, aucune information n’a été donnée par la Direction de Air Sénégal. Alors que le Directeur général, Alioune Badara Fall, avait annoncé que 3 appareils pris en location sont déjà disponible pour assurer le transport des pèlerins. A l’arrivée, rien. Cette situation a installé une colère noire chez les pèlerins de ce deuxième vol qui ont attendu, toute la matinée, en vain, leur départ. Après des heures d’attente, La Délégation générale au pèlerinage dirigée par Dr Aboubakry Sarr était obligée de prendre en charge les pèlerins dans deux hôtels dakarois, en attendant qu’une solution soit trouvée à leur problème.
Face à ce calvaire dans lequel Air Sénégal a mis ces pèlerins, les autorités étatiques sont intervenues. Elles ont tenu des réunions avec les parties prenantes pour essayer de trouver une solution.
La compagnie saoudienne Flynas saisie pour secourir Air Sénégal
Il y a eu des discussions, hier, jusque tard dans la soirée pour voir comment gérer cette problématique. C’était une réunion de crise entre le ministère des Transports aériens, le Directeur général de Air Sénégal Alioune Badara Fall, le Directeur général de l’Aibd Cheikh Bamba Dièye, le Délégué général au pèlerinage Dr Aboubakry Sarr, l’ambassadeur Cheikh badou Ndiaye en sa qualité de de Secrétaire permanent de la Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam entre autres personnalités. D’après nos informations, les 280 laissés en rade par Air pèlerins vont devoir encore patienter avant d’espérer rallier la ville Sainte de Médinatoul Mounawara, car le problème ne pourrait être réglé que demain, dimanche 2 juin 2024. A la suite de longues discussions, deux voies de sortie de crise ont été tracées. La première était de mettre les 280 pèlerins dans le prochain vol et différer les autres. La deuxième option, c’était de continuer le programme de vol en suivant le planning déjà établi par Air Sénégal. Finalement, aucune de ces deux options n’a été retenue à l’issue de la réunion tenue, hier, entre les parties prenantes. L’option retenue, c’est de faire appel à la compagnie saoudienne Flynas qui convoie le quota de pèlerins du privé. L’on confie que le gouvernement a décidé de prendre le problème en demandant à la compagnie Flynas de transporter les pèlerins sénégalais que la compagnie aérienne nationale, Air Sénégal, ne pourrait pas convoyer. La compagnie saoudienne a déjà fait sa proposition qui serait en train d’être étudiée par les autorités étatiques.
Pour apaiser et rassurer les pèlerins, le Délégué général et le Secrétaire permanent ont fait le tour des hôtels pour leur parler. Mais, du côté des autorités, l’on se pose des questions sur ce problème. Car, l’on rappelle que Air Sénégal avait annoncé, dans son cahier de charge, un séjour trois semaines de séjour pour les pèlerins. Ce qui est totalement différent de la dernière programmation qu’elle a donnée et qui fixe le séjour des pèlerins à un mois. «Ils ont changé de programme plusieurs fois. Ils ont aussi dit, lors du Conseil interministériel, en présence du Premier ministre, qu’ils avaient quatre avions, mais en réalité, si nous avons ces soucis-là, c’est parce qu’ils ont un problème d’avion», regrette-t-on.
Mais, Air Sénégal va payer pour ces désagréments causés à ces pèlerins. Car, d’après nos informations, la Délégation générale au pèlerinage a défendu la nécessité de prévoir une grosse indemnisation pour les 280 pèlerins laissés en rade, pour le moment. En attendant que la liste s’allonge.