NETTALI.COM - Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire libéral, n'a pas été tendre du tout avec l'actuel Premier ministre Ousmane Sonko, lors de son passage à l'émission “Grand Jury” du dimanche 2 juin.
Selon lui, "le chef du Pastef n'est pas investi pour parler de notre politique étrangère. La politique étrangère, tout comme la politique militaire, relève du domaine du chef de l'État et non du Premier ministre. La seule prérogative que le chef de l'État peut exercer, c'est qu'en cas de déclaration de guerre, il doit se référer à l'Assemblée nationale. Les ambassadeurs sont accrédités auprès du chef de l'État, qui accrédite à son tour les ambassadeurs auprès d'autres chefs d'État. C'est une règle internationale. Aller à l'encontre de cela, c'est aller à l'encontre de la norme. Nous sommes face à des situations que nous n'avons pas l'habitude de voir et lorsque nous arrivons à une confusion des rôles au sommet de l'État, cela peut conduire à un désastre. Les Sénégalais viennent de sortir d'une élection présidentielle sans équivoque, avec l'élection de Bassirou Diomaye Faye”, a déclaré M. Wade.
Ousmane Sonko, poursuit-il, doit s'adapter à cette nouvelle hiérarchie, c'est-à-dire accepter d'être sous les ordres du président de la République, qui définit la politique nationale. Faute de quoi, prévient-il, "le chef de l'État doit entrer dans son bureau, prendre un décret et démettre le Premier ministre”.
Doudou Wade s'est par ailleurs exprimé sur la situation actuelle au sein du PDS. "Abdoulaye Wade a fêté ses 98 ans. Les démocrates sénégalais sont inquiets de la posture adoptée par le PDS. Depuis deux ans, notre parti s'interroge sur l'authenticité des signatures des documents que nous recevons. Je pense qu'il est temps de le soulager, d'autant plus qu'il n'a plus toutes les capacités physiques pour faire ce qu'il faisait avant. Concernant la démission de Woré Sarr de la tête de la Fédération nationale des femmes, elle a été poussée vers la sortie. Maintenant, nous n'appelons plus les gens pour qu'ils viennent voter, nous prenons simplement note, nous nous référons à des articles qui ne conviennent pas et nous nommons quelqu'un pour une fonction élective. Elle a tout donné pour le PDS. Je l'ai eu au téléphone et elle est profondément touchée”, a-t-il confié. Avant de préciser que ces changements internes ne sont pas l'œuvre d'Abdoulaye Wade. “Ce n'est pas lui, du point de vue scientifique ; ce n'est pas lui en tant que juriste. Ce n'est pas lui en tant que politicien”, affirme l'ancien parlementaire.