NETTALI.COM - L’Etat du Sénégal a réalisé avec succès ce mardi 4 juin, une émission d’Eurobonds d’un montant de 750 millions de dollars, soit près de 450 milliards Fcfa, d’après la plateforme d’informations financières Bloomberg.

Le Sénégal devient ainsi le 4e pays d’Afrique subsaharienne à recourir au marché cette année après le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Kenya.

Les eurobonds connaissant une maturité de 7 ans, puisqu’ils arrivent à terme en 2031. Le taux nominal de rendement se situe à 7,75%.

Selon Bloomberg, les 500 millions de dollars initiaux ont été vendus lundi et ont augmenté de 250 millions de dollars mardi.

La dernière levée sur les marchés internationaux remonte au 2 juin 2021. Le Sénégal réalisait à l’époque sa 6e émission d’un montant de 508 milliards de Fcfa avec un taux fixe de 5,375 sur une maturité finale de 16 ans.

Un « eurobond » (ou une « euro obligation ») est une obligation (titres utilisés par les entreprises ou les États pour emprunter de l'argent sur les marchés financiers) permet aux États ou aux entreprises d’emprunter dans une autre devise que celle du pays émetteur. Contrairement à ce que peut suggérer leurs noms, les eurobonds sont principalement libellés en dollars. On les distingue ainsi des deux autres catégories d’obligations que sont les obligations domestiques émises en monnaie locale et les obligations internationales émises en monnaie locale.

Les pays émergents et préémergents, notamment africains, y ont eu souvent recours ces dernières années, à la fois pour financer leurs ambitieuses politiques d’investissement en matière d’infrastructures et pour restructurer leur dette.

Le marché africain, largement dominé par l’émission d’obligations souveraines, a ainsi représenté plus de 20 milliards dollars sur la période de 2007 à 2016. On estime que les eurobonds peuvent représenter aujourd’hui plus de 20 % de la dette externe des pays africains émetteurs.

L’encours total des obligations internationales des pays émergents est principalement libellé en monnaie locale et seulement un tiers, environ, en devise. Le stock actuel se situe environ à près de 3000 milliards de dollars pour une cinquantaine de pays et plus de 1000 émissions. Contrairement aux pays émergents, la plupart des pays africains, à l’exception de l’Afrique du Sud et du Nigéria, pour des raisons qui seront explicitées dans cet article, émettent peu d’obligations internationales en monnaie locale.

Ces flux de capitaux pourraient constituer un puissant effet de levier pour le financement du développement des économies des pays émergents à condition de faire l’objet d’une gestion optimale et rigoureuse de la part des États.