NETTALI.COM - La qualité des eaux de baignade est mauvaise sur certains sites comme la baie de Carpes et Ngor, selon la responsable du Programme de la qualité de l’eau au niveau de Surfrider Foundation-Sénégal. Elle était présente à la cérémonie célébrant la Journée de l’environnement initiée par la mairie de Ngor-Almadies, ce mercredi 5 juin.

A Ngor, la qualité de l’eau de baignade est mauvaise à 40 %, selon les résultats de Surfrider Foundation-Sénégal qui a fait une étude dans différents sites de la presqu’ile (Yoff, Ngor, Virage, Ouakam, corniche des Almadies).

"Cela entraînerait normalement une fermeture du site, dans un pays où il y a une norme", a renseigné la responsable du Programme de la qualité de l’eau Claire Stragier, mercredi, en marge du panel sur "La mer, notre avenir" organisé par la mairie de Ngor-Almadies.

Par rapport au site de la baie de Carpes, elle révèle que 75 % des résultats sont considérés comme mauvais. Par contre, pour le site Secret sis aux Almadies, il n’y a que 15 % des résultats qui sont mauvais. En ce qui concerne le site de Ouakam, la qualité de l’eau est "extrêmement" bonne. La qualité est donc variable en fonction des sites et cela dépend de différents paramètres dont les canaux d’eaux usées, d’après Claire Stragier.

"Il y a des canaux d’eaux usées qui se déversent notamment au niveau de la baie des Carpes", a précisé Mme Stragier qui, avec son équipe, détecte les bactéries provenant d’eaux non traitées.

L’objectif de cette étude est que chaque citoyen, au niveau de son site, s’engage à vérifier si la qualité de l’eau est bonne pour la santé et pour l’environnement. Car il y a des risques de maladies et de gastro. Plus le taux de bactériologie est élevé, plus on a de risques.
"On va essayer d’identifier quels sont les paramètres, ce qui fait varier cette qualité de l’eau, quels sont les indicateurs. Et on travaille en collaboration avec la collectivité, les services techniques, la mairie, mais aussi les représentants des riverains pour essayer d’identifier les sources de ces pollutions, voir comment on peut travailler ensemble pour les limiter le plus possible", a fait savoir Claire Stragier.

À noter qu’il n’y a pas de normes de baignade au Sénégal. Les chercheurs se calquent sur les normes européennes. Interpellée sur le thème "La mer, notre avenir", elle déclare : "Il est vraiment essentiel qu’on agisse en concertation pour la préservation de l’océan qui fait face à de grands enjeux, notamment sur la presqu’ile de Dakar."

Gestion durable de l’écosystème marin

Le maire de Ngor-Almadies a présidé cette rencontre organisée dans le cadre de la Journée mondiale de l'environnement. Les membres de sa localité peuvent se vanter d’une tradition millénaire d’exploitation des ressources du milieu marin, en particulier la pêche. Cependant, ils font face à des défis en raison de l’urbanisation rapide et incontrôlée ainsi que du changement climatique. "Notre mer, l’océan Atlantique qui borde notre commune au nord et à l’ouest, constitue non seulement une source de subsistance pour beaucoup d’entre nous, mais aussi une source de beauté naturelle et de diversité biologique. Il s’agit d’un écosystème précieux qui est menacé par plusieurs facteurs, y compris les rejets de déchets non traités", a souligné Maguèye Ndiaye.

D'éminents acteurs œuvrant pour la préservation de l’environnement dont Oumar Sèye, ont examiné, hier, le fonctionnement de l’écosystème marin et identifié les services qu’il offre. Ce, pour comprendre les menaces et les contraintes associées à son fonctionnement dans le contexte du changement climatique et, surtout, déterminer les mécanismes de gestion durable de cet écosystème.