NETTALI.COM - Le Président Bassirou Diomaye Faye a effectué la prière de l'Eïd-el-kébir à la grande mosquée de Dakar. Occasion saisie par l'imam Samb pour solder quelques comptes, se payant ainsi une nouvelle polémique. 

Les prières de fête sont, pour l'imam de la grande mosquée de Dakar, de belles occasions pour faire entendre sa voix, surtout quand c'est le président de la République qui vient y prier. Et la fête de Tabaski 2024 n'a pas fait exception. Devant le Président Bassirou Diomaye Faye, Imam Moussa Samb s'est encore fait entendre.

Imam Samb commence d'abord par le maire de Dakar Plateau, l'ancien ministre Alioune Ndoye. "Que Dieu assiste notre maire. Il fait de bonnes choses à la mairie, mais cela ne nous suffit pas. Nous voulons qu'il en fasse davantage", dit-il. Avant d'ajouter: "La mairie nous appartient, nous de Plateau. Et nous voulons que le maire en fasse plus et mieux." Après le maire Alioune Ndoye, Imam Moussa Samb se tourne vers le chef de l'Etat. Et c'est pour dire à Bassirou Diomaye Faye: "Vous êtes allés voir tout le monde sauf nous (la collectivité léboue, ndlr). Vous venez prier dans notre mosquée, mais vous n'êtes pas encore venu nous rendre visite." Ce qu'il trouve anormal. Puisque, dit l'imam, "c'est nous qui sommes la porte. Et quand on entre dans une maison, on doit passer par la porte. Ici, la porte, c'est la collectivité léboue". Et Imam Moussa Samb d'insister: "Vous êtes allé voir tous les chefs religieux, mais pas la collectivité léboue. Pourtant, nous avons un gouvernement qui est né bien avant l'indépendance. La France a vu que nous avons un gouvernement et elle nous a donné le titre de République léboue. A cette époque, la France, elle-même, n'avait pas de République. Tous les dignitaires lébous, dont je fais partie, sont là."

Parlant de l'Institut islamique de Dakar, Imam Samb renseigne : "L'institut nous appartient. Il n'appartient pas à l'Etat, mais plutôt à la collectivité léboue. Et c'est nous qui choisissons ses dirigeants."

Les propos de l'imam Samb et le ton utilisé devant le président de la République suscitent une vive polémique sur les réseaux sociaux en cette journée de fête de Tabaski.