NETTALI.COM - Sur invitation du Gavi, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye se rend ce mercredi 19 juin en France pour prendre part au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Il rencontrera, par la suite, le Président français, Emmanuel Macron, au cours d’un déjeuner.

Après une dizaine de pays d’Afrique de l’ouest, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va effectuer sa première visite officielle hors du continent africain. Le chef de l’Etat sénégalais se rendra ce mercredi 19 juin 2024, en France pour prendre part au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales organisé ce 20 juin par le Gavi (Alliance mondiale des vaccins) et l’Union africaine (Ua). «Cette rencontre de haut niveau marquera le lancement de l’initiative - Accélérateur de la production des vaccins en Afrique - ainsi que le début de la campagne de reconstitution des fonds de Gavi pour la période 2026-2030», renseigne la Présidence du Sénégal. Non sans faire savoir que le Président Bassirou Diomaye Faye rencontrera, par la suite, au cours d’un déjeuner, son homologue français, le Président Emmanuel Macron.

L’ancienne puissance coloniale, la France et le Sénégal entretiennent historiquement de très fortes relations économiques, politiques et sociales. Avec une forte part des entreprises françaises dans le Produit intérieur brut (Pib) du Sénégal, la France et son ancienne colonie continuent d’entretenir de bonnes relations. Mais, avec le changement de régime au Sénégal et le vent de souveraineté qui souffle, depuis quelques années, en Afrique de l’ouest, avec les pouvoirs putschistes au Mali, au Burkina et au Niger, l’influence française est mise à rude épreuve dans la sous-région ouest africaine. Au Sénégal, l’ancien opposant radical du régime de Macky Sall devenu aujourd’hui le chef du Gouvernement, Ousmane Sonko, avait accusé, en mai dernier, l’Élysée d’avoir incité à la persécution d’opposants sous la présidence Sall. Élu président de la République le 24 mars 2024, Bassirou Diomaye Faye va rencontrer pour la première fois le Président français, Emmanuel Macron, en tant que chef d’Etat. Pour le consultant en relations internationales, Aly Fary Ndiaye, même si ce n’est pas une visite d’Etat, la participation au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales est une bonne opportunité pour permettre de manière sectorielle aux deux Présidents (Diomaye et Macron) de se rencontrer pour la première fois.

 «Cette rencontre qui va déboucher à un déjeuner peut permettre de développer ce qui peut être la nouvelle orientation entre la France et le Sénégal. Ce qui est pertinent dans cette rencontre, c’est qu’elle peut permettre aux deux chefs d’Etat, de manière sectorielle, de clarifier l’orientation des nouvelles autorités sénégalaises par rapport à l’approche avec l’ancienne métropole. On attend de cette rencontre des esquisses que la France connaît déjà de ce que les nouvelles autorités attendent de la coopération franco-sénégalaise. Une coopération gagnant-gagnant où les intérêts des Sénégalais et des Africains seront priorisés sur ceux des Français. Ensuite, la souveraineté qui consistera à réduire, de manière graduelle, les effectifs jusqu’à la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal. Et au niveau multilatéral, la diversification des partenaires sénégalais dans tous les domaines, que ça soit l’énergie, avec le pétrole et le gaz ou les autres», explique Aly Fary Ndiaye.

Cependant, le consultant en relations internationales souligne que la France a beaucoup intérêt à négocier avec le Sénégal sur ce qui pourrait être le palliatif contre ce qu’elle est en train de perdre en Afrique de l’ouest, surtout avec les cas du Mali et du Niger (pétrole, gaz, minerais…). Et le Sénégal étant un nouveau pays producteur de pétrole, la France chercherait à avoir une bonne collaboration avec l’ancienne colonie. Mais l’avantage pour le Sénégal, d’après Aly Fary Ndiaye, c’est que la France n’est plus dans une posture où elle impose son quota et accapare le marché, comme on l’a vu avec le régime sortant. «La redéfinition de la nouvelle carte de la coopération diplomatique et des relations bilatérales entre la France et le Sénégal sera au cœur des débats. Avec la situation politique en France, ce sera une rencontre cérémoniale et symbolique, mais les deux Présidents ne pourront pas engager trop leur pays sur certaines questions. Macron ne peut plus être l’instrument d’exécution de la politique gouvernementale de la France. Diomaye, non plus, sur un certain nombre de questions, se contente de ses prérogatives présidentielles et laisse l’initiative à son Premier ministre, Ousmane Sonko et ses équipes d’être les instruments d’exécution de l’action gouvernementale. Donc, ce sera une réunion symbolique», ajoute-t-il.