NETTALI.COM - Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a annoncé, mardi, que le gouvernement du Sénégal travail sur un nouvel organe de régulation des médias, lequel serait en mesure de prendre en compte les évolutions et les différentes spécificités intervenues dans le secteur de la presse.
“Aujourd’hui, 18 années après l’avènement du CNRA (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) et dans un contexte où les normes internationales, visant la dépénalisation des délits de presse et auxquelles le Sénégal s’est toujours conformé, s’imposent de plus en plus. Il est donc crucial de se doter d’un nouvel organe de régulation qui prendra en compte les différentes spécificités du monde des médias et des réseaux sociaux”, a déclaré Alioune Sall.
S’exprimant, mardi, à l’occasion de la Journée de réflexion sur l’intégrité de l’information face à la désinformation et aux discours de haine, il a réaffirmé l’engagement des nouvelles autorités à œuvrer à une plus “grande transparence dans la gouvernance du secteur des médias”.
Devant des représentants du Centre d’informations des Nations unies basé à Dakar et des organisations et associations de journalistes, le ministre de la Communication a indiqué que ces réformes envisagées impliqueront également “une révision de certaines dispositions du Code de la presse devenues caduques”.
“Je tiens à rappeler aux partenaires des médias notamment les associations ici présentes ainsi que nos partenaires techniques des Nations unies et de la société civile, que le nouveau gouvernement mettra tout en œuvre pour garantir une plus grande transparence dans la gouvernance du secteur des médias", a-t-il martelé.
Alioune Sall a par exemple laissé entendre que la dépénalisation des délits de presse ne voudrait pas dire “absence de sanctions en cas de fautes” ni laisser à penser que les professionnels des médias n’auraient plus à répondre de leurs actes devant la justice.
Il reviendra, estime-t-il, “aux acteurs engagés dans le processus de réformes de définir avec les pouvoirs publics et le CORED (Conseil pour le respect de l’étique et de la déontologie) à travers son Tribunal des pairs la nature des sanctions à mettre en vigueur qui peuvent être d’ordre pécuniaires, administratives ou judiciaires”.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a en même temps annoncé la publication prochaine de la liste des médias “officiellement reconnus par ses services”.
Ce travail permettra de connaitre les vrais propriétaires et faire en sorte que les médias ne soient plus considérés comme de simples outils d’influence ou de lobbying, a laissé entendre M. Sall.
Il a rappelé que “le Sénégal reste attaché à sa tradition de respect de la liberté d’expression et du débat contradictoire dans le respect des normes en vigueur”.
La tutelle a par ailleurs invité les entreprises de presse à “s’acquitter de leur obligation fiscale”, tout en promettant un “appui financier considérable” pour impulser la montée en puissance économique du secteur de la presse au Sénégal.