NETTALI.COM- Le co-fondateur du parti Union citoyenne/Bunt-Bi, Théodore Chérif Monteil s’est joint au débat concernant la déclaration de politique général du premier ministre. Selon l’ancien député qui craint une crise institutionnelle, invite le président de la République à faire appel aux " 7 sages".
Des lendemains sombres pour le Sénégal, c’est ce que prédit Théodore Cherif Monteil. Invité sur le plateau de Jury du dimanche, l’ancien parlementaire s’est prononcé sur le spectre de la « crise institutionnelle » suscité par la polémique sur la Déclaration de politique générale du Premier ministre. Réagissant sur l'attitude des députés de Benno bokk yaakaar qui ont empêché, à leur tour, la tenue du Débat d’orientation budgétaire (Dob) prévu ce samedi, M. Monteil dira : « il faut être très inquiet pour le Sénégal. Parce qu’on est en train d’entrer, de façon organisée, dans une crise institutionnelle qui ne dit pas son nom. Et la question qu’il faut poser, c’est quels sont les fondements de l’annulation du Débat d’orientation budgétaire (Dob). Car c’est une exigence de la Constitution qui dit qu’au cours de la session, il est organisé un Dob. Basé sur le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel et sur le Document de programmation budgétaire pluriannuel des dépenses, il permet de se projeter sur le budget de 2025. Or, s’il n’a pas eu lieu, je ne sais comment on va aller vers le vote de la loi de Finance. Ce bras de fer augure des lendemains sombres pour le Sénégal ».
Pour le co-fondateur du parti Union citoyenne/Bunt-Bi, le PM peut se présenter devant un jury populaire. Cependant, relève-t-il, « ce ne sera pas une déclaration de politique générale ».
Avant de poursuivre : « comme l’avait fait Abdoulaye Wade en 2000, le PM doit engager des discussions avec la majorité au niveau de l’Assemblée pour trouver des compromis. Parce que c’est le pouvoir qui doit engager les discussions, mais pas les opposants. Il doit essayer d’aménager des synergies afin de pouvoir faire passer ses réformes en vue de déployer son programme. Cela n’a pas été fait. Pourtant, au début, Abdou Mbow (Ndlr : Président de groupe parlementaire Benno) avait dit que de toute façon, ils vont voter les lois présentées par le pouvoir ».
Ainsi selon l’ancien 1er Vice-président de la Commission aménagement du territoire, urbanisme, habitat, infrastructures et transports de l’Assemblée nationale, la nouvelle édition du règlement intérieur n’est pas dans le Journal officiel du Sénégal depuis la modification des textes qualifiés de faux par les députés de Yewwi. « Donc, ce n’est pas un dossier de travail légal. Normalement, quelles que soient les modifications, le règlement intérieur de l’Assemblée devrait être présenté en Commission des lois, voté en plénière, transmis au président de la République. Celui-ci demande avis au Conseil constitutionnel pour voir si le document est conforme à la Constitution avant d’être promulgué », a expliqué l’ancien député.
Cependant, il note : « ce n’est pas une raison valable pour refuser de faire une DPG. Car les deux n’ont rien à voir. Le Premier ministre n’a pas à se préoccuper de ce qui est écrit ou de ce qui ne l’est pas dans le règlement intérieur de l’Assemblée. Cela ne le concerne pas. Lui, c’est l’Exécutif. Le règlement intérieur est un document interne qui gère le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Ce qui le lie, c’est l’article 55 de la Constitution qui dit qu’après sa nomination, il fait sa déclaration de politique générale. Ce n’est pas à l’Assemblée de le prévoir ».