NETTALI.COM - Des agents de la télévision nationale (RTS) et membres du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel public (Synpap) sont en colère et très remontés contre leur nouveau directeur général Pape Alé Niang. Comme annoncé dans un communiqué, lundi dernier, ces agents ont organisé un sit-in, le mardi 2 juillet devant les locaux de la télévision, arborant des brassards rouges. Leur manière de contester les dernières décisions prises par Pape Alé Niang (PAN).

Dans un communiqué, PAN a apporté quelques éclairages. "Aussitôt après ma prise de fonction, j'ai engagé les services compétents de la RTS, dans une démarche visant à optimiser les ressources et à rationaliser les dépenses. C'est ainsi que j'ai immédiatement pris des mesures, notamment sur l'utilisation des véhicules, du carburant et du téléphone. C'est dans cette optique que 253 lignes sont suspendues", a-t-il écrit.

Dans la même optique, il a souligné que "pour ce qui est de l'information et des programmes, se fondant sur les principes liberté et responsabilité, des actions concrètes sont en train d'être mises en œuvre en vue de réconcilier la RTS avec les citoyens par la promotion des contenus tenant compte du pluralisme sur tous les plans".

Cependant, les téléspectateurs ont été privés du “20 H”, mardi, à cause, dit-on, d’un "problème majeur" qui a affecté la "console de son" et le "serveur rendant la diffusion impossible à l’heure prévue". Espérons que ceci n’a rien à voir avec les remous notés.

Car il est toujours difficile de toucher aux salaires des travailleurs. Et parmi les dernières mesures prises, il y a l’annulation d’un accord d’entreprise permettant l’augmentation des salaires de certains travailleurs. "Cet accord, appliqué dans toutes ses clauses, aura une incidence financière annuelle de 1 800 000 000 F CFA et un impact de 1 350 00 000 F CFA sur l'année en cours. Cet accord était adossé au décret d'application du Code de la presse accordant des avantages financiers à l'éditeur public national de la communication audiovisuelle (RTS). Ce décret, portant le n°2024-837, a été signé en date du 27 mars 2024 par le président sortant et n'est pas encore appliqué, puisque l'arrêté interministériel fixant les modalités de versement n'est pas pris par les autorités compétentes", a précisé Pape Alé Niang.

Par conséquent, "aucune couverture budgétaire n'ayant été garantie pour supporter cet impact, j'ai pris la décision de suspendre l'application de l'accord d'entreprise du 29 mars 2024, en attendant l'effectivité du décret. Il est prévisible que, outre les mesures de rationalisation déjà prises, cette toute dernière décision touchant les salaires pourrait être à l'origine de mouvements d'humeur".

Mais, prévient-il, "quoi qu'il advienne, je prendrai toutes mes responsabilités et attendrai jusqu'à ce que la soutenabilité de cet accord soit garantie pour poursuivre son application".

Les membres du Synpap semblent aussi déterminés que leur DG. Après le sit-in de mardi, si rien n’est fait, ils n’excluent pas de porter l’affaire devant la justice et de saisir l’inspection du travail. Un préavis de grève pourrait être déposé dès la semaine prochaine.

Ils restent tout de même ouverts au dialogue et restent convaincus que tout ceci est la résultante d’une erreur commise de "bonne foi" par le nouveau DG.