NETTALI.COM - Vendredi 12 juillet, dans un communiqué, les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) ont exprimé leur désapprobation, à la suite des commentaires émis par le commissaire de l'Union africaine (UA) chargé des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité, lors de la 65e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui s’est tenue le 7 juillet dernier à Abuja.
Le Sommet de la 65e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s’est tenu le 7 juillet dernier à Abuja. Lors de cette session, le commissaire de l'UA, représentant le président de la Commission de l'Union africaine, a qualifié d’inacceptable le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger. "Le retrait de trois pays de la CEDEAO est inacceptable pour l'Union africaine et nous croyons en une seule CEDEAO", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, selon le communiqué, cette déclaration a été perçue par les ministres des Affaires étrangères de l'AES comme une ingérence inadmissible dans les affaires intérieures des États membres de l'Union africaine. "Ce jugement de valeur est aussi surprenant qu’inhabituel de la part d’un fonctionnaire statutaire, dont les missions et les attributions, ne lui confèrent aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’États membres de l’Union africaine", expliquent-ils.
C’est en ce sens que les ministres de l'AES ont rappelé que le retrait de ces trois pays de la CEDEAO est une décision souveraine. "Conformément au communiqué conjoint du 28 janvier 2024 des États membres de l’AES, suivi des notifications nationales transmises à la Commission de la CEDEAO, le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO du 24 juillet 1993. Ils ont également souligné que toute critique externe de cette décision constitue une ingérence dans les affaires intérieures des États membres de l'AES et une violation des principes de la Charte des Nations Unies, de l'Acte constitutif de l'Union africaine et du droit international.
De plus, les représentants de l'AES ont condamné l'attitude du commissaire de l'UA, qu'ils trouvent contraire au devoir de réserve et à l'obligation d'impartialité requise des fonctionnaires d'une organisation intergouvernementale. "Ils ont également critiqué les jugements de valeur variables de la Commission de l'UA, notant que ce dernier n'avait pas jugé nécessaire de qualifier d'"inacceptable" le retrait d'un membre précédent de la CEDEAO", indique le communiqué.
Les représentants de l’AES demandent à la Commission de l’UA d’indiquer la décision ou l’acte d’un des organes politiques de l’Union africaine sur lequel elle se fonde pour faire de telles affirmations. Soulignant qu’ils regrettent, par ailleurs, "les jugements de valeur à géométrie variable de la Commission, qui n’avait pas cru utile, en 2000, de juger ‘inacceptable’ le retrait d’un précédent membre de la CEDEAO". Qualifiant cette prise de position d’inappropriée, d’inopportune et de contreproductive contraire aux principes, aux règles et à la pratique de l’UA.
Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) rappellent "que le Burkina, le Mali et le Niger ont, depuis les premières années des indépendances, été à la pointe du combat pour l’unité du continent, la défense de sa dignité et la réalisation d’une véritable intégration africaine".
Toujours selon le communiqué, les ministres des Affaires étrangères de l'AES ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec la Commission et les autres organes de l'Union africaine dans le respect strict des choix souverains de leurs États membres. "Conformément au communiqué conjoint du 28 janvier 2024 des États membres de l’AES, suivi des notifications nationales transmises à la Commission de la CEDEAO, le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO du 24 juillet 1993".
Rappelant qu’ils sont appelés les organes politiques intergouvernementaux de l'Union africaine pour garantir le respect de la souveraineté des États membres afin de prévenir les régressions. "L’approbation d’un acteur tiers ne s’inscrit pas dans la dynamique responsable de la Confédération des États du Sahel (AES), dont la priorité est et demeure la préservation de l’intégrité territoriale de ses États membres et la défense des intérêts vitaux de ses populations".
Ainsi, la Confédération des États du Sahel (AES) a rappelé que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont toujours été à l'avant-garde de la lutte pour l'unité et l'intégration africaine. La déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de l'AES reflète une détermination à défendre l'intégrité territoriale et les intérêts vitaux de leurs populations.