NETTALI.COM - Un ancien militaire tireur d'élite, a ouvert le feu, en marge d'une fête d'anniversaire organisée chez ses voisins samedi soir dans un petit village de l'Allier, tuant trois personnes avant de retourner l'arme contre lui.
Samedi soir, une fête familiale était organisée en l'honneur des 20 ans d'un jeune homme dans une maison du hameau de Vozelle, une commune résidentielle de l'ouest de Vichy.
Vers 21H45, un voisin qui ne participait pas à l'anniversaire est apparu sur un chemin reliant son domicile à la maison où se tenait la fête avant d'ouvrir le feu, a indiqué à l'AFP le procureur de Moulins, Jérôme Piques.
Le tireur, âgé de 57 ans, "armé d'un fusil, se déplaçait en ouvrant le feu sur plusieurs centaines de mètres de son domicile vers celui de ses voisins", a indiqué le parquet de Cusset dans un communiqué diffusé dimanche soir.
Le jeune homme dont était fêté l'anniversaire, ainsi que son père, 53 ans, et son parrain, 54 ans, sont décédés. Selon la préfecture, quatre personnes ont été également blessées et une quinzaine de personnes "témoins des faits" ont fait "l'objet d'une prise en charge psychologique" après le drame.
Le pronostic vital des personnes blessées n'est pas engagé et les victimes ont été hospitalisées à Vichy, selon le procureur de Cusset, Eric Neveu.
"L'hypothèse la plus probable" est que l'assaillant ait "retourné l'arme contre lui après avoir tiré", a déclaré M. Piques.
Une profusion d'armes chez lui
Dimanche, les enquêteurs tentaient d'en savoir plus sur le profil du tireur.
Selon le maire de la commune, Michel Marien, il s'agit d'un ancien militaire qui a participé à "des conflits lourds, comme l'Afghanistan, et dans les tireurs d'élite". "Il y avait visiblement une profusion d'armes chez lui", a-t-il dit au quotidien local La Montagne.
Interrogé par l'AFP, le parquet de Cusset a dit ne pouvoir "ni confirmer ni infirmer" les déclarations du maire.
"Il vivait reclus, en pleine nature", sa maison se trouvant loin de celle des victimes, a ajouté le maire, ne croyant donc pas qu'un éventuel tapage nocturne soit à l'origine du drame.
"C'est un voisin, oui, mais un voisin éloigné. Est-ce qu'il y avait des relations entre eux ? Est-ce qu'il n'y en avait pas ? Je ne sais pas", a ajouté à l'AFP l'élu du village d'un millier d'habitants.
Un "paramètre alcool-médicament" pourrait expliquer son geste, a indiqué une source proche du dossier. Le tireur aurait ainsi pu entamer ses tirs avant de s'en prendre à ses voisins, l'alerte ayant été donnée quand il faisait feu sur des automobilistes sur la route. Mais "la chronologie des faits est à vérifier", a averti cette source proche du dossier.
Le tireur, qui a utilisé une arme à feu à plomb, est "a priori" inconnu des services de police et de justice, a indiqué le procureur Jérôme Piques, selon qui il n'y a pas eu d'échanges de coups de feu.
Une enquête pour assassinat et tentative a été confiée à la Section de recherches de Clermont-Ferrand et la Brigade de recherches de Vichy, selon le communiqué du parquet de Cusset, annonçant une conférence de presse lundi à 18h.
La préfète de l'Allier Pascale Trimbach a indiqué à l'AFP que "des moyens très importants", composés de pompiers et de gendarmes ont été déployés sur les lieux.
Le public qui assistait à la fête du village, qui se déroulait avec un feu d'artifice parallèlement à la fête privée où a eu lieu la fusillade, a été maintenu sur place.
Dans le village, la salle polyvalente a été ouverte pour installer une cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) afin d'accueillir proches et voisins. Le dispositif a été levé dans la nuit de samedi à dimanche, a constaté un journaliste de l'AFP, la bourgade retrouvant son calme habituel.
Le sous-préfet de Vichy s'est rendu sur place, selon la même source. "Dans ces circonstances dramatiques, toutes nos pensées et notre soutien vont aux victimes et à leurs proches", ajoute la préfecture.