NETTALI.COM - Les nominations opérées ces derniers jours par le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko ne fait pas que des heureux. Certaines d'entre elles ont fini de créer une grosse polémique. Et ce, jusque dans les rangs de Pastef-Les Patriotes.

Le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko se paient une nouvelle polémique. Le dernier communiqué du Conseil des ministres tenu exceptionnellement le jeudi a révélé la nomination de 81 personnes à des postes de responsabilités. Et le lendemain vendredi, d'autres nominations ont été annoncées à la présidence de la République. Ben Talleb Sow, Hannibal Djim et Mamadou Abdoulaye Barro sont ainsi devenus conseillers spéciaux du président de la République. Parmi ces nombreuses nominations, il y a toutefois des cas qui ont fini de créer une grosse polémique, même dans les rangs de Pastef-Les Ptriotes.

Selon les détracteurs du nouveau régime, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui ont toujours dénoncé le népotisme dans la gestion des affaires par Macky Sall ne peuvent pas se permettre certaines choses. Ils évoquent notamment le cas de  la styliste Sophie Nzinga Sy nommée Directrice générale de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda) où elle remplace Papa Hamady Ndao. Problème: La jeune dame est la fille de Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, et de Jacques Habib Sy, ancien patron de Transparency international et proche des responsables de Pastef. Si certains reconnaissent à Sophie Nzinga Sy le profil pour occuper un tel poste, d'autres y voient du népotisme. Et comme si cela ne suffisait pas, d'autres citent le cas de Serigne Gueye Diop, ministre du Commerce et de l'Industrie. Ce dernier aurait nommé sa fille, sa belle-fille et son gendre dans son cabinet. Le même Serigne Gueye Diop est au coeur d'une autre polémique. Il est accusé d'avoir violé les textes en remplaçant le coordonnateur du projet des Agropoles. Ce qui a poussé le titulaire au poste Djily Mbaye Lô à refuser la passation de service avec son remplaçant nommé par le nouveau pouvoir. Son argument pour se défendre : il a été recruté sur la base d'un contrat qui court jusqu'à la fin du projet financé par la Banque africaine de développement (BAD), c'est-à-dire en décembre 2028.

Au ministère de l'Agriculture, Mabouba Diagne ne fait pas mieux. Lui aussi s'est créé sa propre polémique. Il a proposé et obtenu la nomination de l'ingénieur agronome Alassane Ba au poste de Directeur général de la Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Pour ses détracteurs, le remplaçant d'Aboubacry Sow, désormais ancien DG de la SAED, ne doit sa nomination qu'à son amitié avec le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Elevage. Pis, d'autres le présentent comme un cadre de l'Alliance pour la république (APR). Ce que démentent ses proches. Toujours est-il qu'Alassane Ba doit partir à la retraite au mois de novembre prochain.

Par ailleurs, certains observateurs s'étonnent qu'au moment où ils parlent de rationnalisation des dépenses, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko continuent de nommer des proches à toutes les agences créées par Abdoulaye Wade et Macky Sall. Des agences que l'on disait budgétivores et inutiles. Au lieu de supprimer certaines de ces agences afin de les rationnaliser, le nouveau régime préfère y caser ses militants et symathisants. Il s'y ajoute la nomination de jeunes à des postes de Président de conseils d'administration alors qu'ils ont peut-être encore des choses à prouver. C'est le cas d'Outhmane Diagne, un jeune de moins de 35 ans bombardé Pca du Fonds d'entretien routier autonome (Fera).