NETTALI.COM - Au cours d'un space organisé hier, sous la thématique “L'autorégulation des médias au Sénégal”, le président du Cored, Mamadou Thior, a souligné que même si la publication de la liste des médias en règle ne résout pas tous les problèmes du secteur, cela peut être un début de solution. Les autres, qu'on qualifie de médias sociaux, seront sous la coupole du nouveau régulateur qui sera mis en place.
Que faire pour assainir la presse ? C'est une grande question qui taraude les acteurs des médias. Lundi 22 juillet, à l'occasion d'un débat organisé sur le réseau social X, sur le thème "L'autorégulation des médias au Sénégal”, le président du Conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias, Mamadou Thior, a indiqué que la publication de la liste des médias en règle pourrait être un début de solution, même si cela, précise-t-il, ne règle pas définitivement les problèmes du secteur. En effet, il a rappelé que le ministre de la Communication de l'époque avait annoncé la publication de la liste des médias en règle.
Ainsi, dit- il, ils s'attendaient à ce qu'avant la fin de l'année 2023, cela soit fait, mais, regrette-t-il, ce n'a pas été le cas.
Mamadou Thior est d'avis que si les Sénégalais et les autres qui vivent parmi nous savent que, dans la presse écrite, voici les quotidiens et hebdomadaires qui sont en règle ainsi que pour les sites en ligne, les télévisions et les radios, c'est déjà un début de solution. Parce que, explique-t-il, eux, le Cored, en tant qu'autorégulateur, saura déjà à qui il a affaire. Si cela est fait, les autres qu'on qualifie de médias sociaux seront sous la coupole du nouveau régulateur qui sera mis en place comme en Côte d'Ivoire et qui aura des compétences élargies à la presse en ligne et tout ce qui concerne les médias sociaux.
Toujours dans la régulation du sec- teur, a ajouté M. Thior, la carte nationale de presse doit jouer son rôle.
D'ailleurs, dit-il, ils l'ont rappelé au nouveau ministre de tutelle qui les a reçus l'autre semaine.
Selon lui, ils lui avaient dit qu'ils ne comprennent pas pourquoi, depuis trois ans, ils attribuent la carte nationale de presse qui donne la qualité de journaliste, et que même lors des manifestations au palais, on ne prête pas attention à la carte.
“Les directeurs de publication qui ne remplissent pas les conditions requises”
De même, a-t-il expliqué, “on a dit au ministre qu'il faut que la carte serve à quelque chose”. Selon le président du Cored, “si l’on arrive à identifier qui est qui, parce qu'il y a beaucoup d'usurpateurs qui conti- nuent à ternir cette profession, nous allons faire en sorte d'avoir un premier filtre. Quand on a cette liste et quand on exige la carte nationale de presse, je pense que ce sont autant de choses qui vont dans la bonne direction. C'est important, parce que si nous n'y arrivons pas, cela signifie que tous les efforts que nous avons mis pour mettre de l'ordre sont tom- bés à l'eau”.
Dans la même veine, Mamadou Thior a indiqué que le leadership au niveau des rédactions laisse à désirer. En effet, a-t-il expliqué, “dans les rédactions, on voit des gens qui sont des directeurs de publication pour des quotidiens, qui ne remplissent pas les conditions requises pour être directeurs de publication. Cela, dit-il, est valable pour les administrateurs de site”.
Le président du Cored a rappelé qu'il est stipulé dans le Code de la presse, qui est une disposition légale qu'il faut respecter, que pour être administrateur de site, il faut être journaliste diplômé d'une école reconnue par l'État et capitaliser au minimum dix ans d'expérience.
De même, a-t-il ajouté, dans le même site, il doit y avoir quelqu'un qui fait office de rédacteur en chef, qui, lui aussi, est diplômé d'une école recon- nue par l'État et qui a au minimum sept ans d'expérience.
Mais, a-t-il regretté, en faisant le tour des 300 sites donnés par le ministère de la Communication, si l’on applique réellement ce que dit le Code de la presse, peut-être qu'on ne se retrouvera pas avec 15 sites qui répondent aux dispositions légales.