NETTALI.COM - Responsable au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY), l'enseignant Amath Suzanne Camara a été déféré au parquet, hier vendredi 26 juillet, pour "offense au chef de l’État, acte de nature à jeter le discrédit sur une institution de la République et à inciter les citoyens à enfreindre les lois". Le membre du Réseau des enseignants de l'APR devra attendre jusqu'à lundi prochain pour faire face au procureur.

Ce dernier, dit-on, pourrait criminaliser le dossier en ouvrant une information judiciaire. A. S. Camara ne serait pas poursuivi que pour ses dernières déclarations sur Seneweb. Le procureur viserait des propos tenus contre des membres du régime actuel sous le magistère de Macky Sall.

Quoi qu’il en soit, il peut compter sur le soutien du Secrétariat exécutif national de l'Alliance pour la République (APR). Dans un communiqué, ce dernier a exprimé sa "vive consternation et exprime son soutien agissant au camarade Amath Suzanne Camara, qui vient ainsi allonger la liste des prisonniers politiques" sous le règne du président Bassirou Diomaye Faye, après le camarade Bah Diakhaté.

"Les Sénégalais sont de plus en plus préoccupés par les actes posés au quotidien par le nouveau pouvoir en place, marqués par une haine féroce et injustifiée à l'endroit de Macky Sall. Les nouvelles autorités doivent se rappeler leurs propos et actes d'hier. Le Pastef a toujours bafoué les institutions de la République, incité à la haine, à l'insurrection, menacé les hauts fonctionnaires avec les photos des membres de leurs familles, leurs adresses", a regretté l’APR.

Elle rappelle que le président du Pastef, actuel Premier ministre du gouvernement, avait affirmé, "comme étant sa profonde conviction, que fusiller les anciens présidents du Sénégal n’aurait pas été considéré par Dieu comme un péché. Aujourd'hui, ils veulent donner aux Sénégalais des leçons de vertu de respect des institutions ! Le ridicule ne tue point dans notre pays", a raillé le porte-parole adjoint national du parti, Abdou Mbow.

Le Secrétariat exécutif national de l’APR condamne "avec la plus grande fermeté" l'arrestation arbitraire d’Amath Suzanne Kamara et demande sa libération immédiate et sans condition. Le Sen appelle ses camarades à rester et à “assumer avec dignité, loyauté notre posture d'une opposition intelligente et déterminée pour faire face aux fossoyeurs de la démocratie qui veulent réduire les citoyens au silence”.

À cet égard, "le Sen engage tous les militants à poursuivre la dynamique de remobilisation des bases et de ne pas se laisser perturber par certaines démissions qui n’impactent nullement la base du parti et encore moins les militants qui sont plus que jamais engagés au sein de l’APR dans une opposition constructive et debout pour la préservation de nos acquis démocratiques et la défense des intérêts des Sénégalais", a sou- tenu l’APR.

"Le Secrétariat exécutif national de l’APR n’a aucune inquiétude quant aux menaces qui pèseraient sur le président de l’APR, venant de ce soi-disant collectif des victimes de Macky Sall qui manque de respect aux Sénégalais, en diffusant à l’étranger une image si négative et tronquée de leur pays", poursuivent Abdou Mbow et Cie.

En effet, d’après eux, "affirmer à la face du monde que le régime du président Macky Sall a été fatal pour la population sénégalaise et de la diaspora, et que la répression durant son règne a coûté la vie à plus de 80 personnes et forcé des milliers de jeunes disparus en Méditerranée, suite aux menaces et aux persécutions, relève juste du délire mental de leurs auteurs en mal de notoriété politique. Tout ce qui est excessif est par nature insignifiant".

Le Sen de l’APR demande à ses militants de "demeurer confiants, combatifs et définitive- ment républicains en vue des futurs et exaltants combats que nous avons à mener".