NETTALI.COM - Ça va encore bouger au sein des représentations diplomatiques sénégalaises. Des consuls généraux ont été invités à quitter leur poste. La cheffe de la diplomatie leur a donné un ultimatum.
La purge continue dans les représentations diplomatiques. Après les vice-consuls, les chefs de bureau économiques, les secrétaires et attachés d’ambassade, le départ annoncé par "Jeune Afrique" de plusieurs ambassadeurs proches de l’ancien régime, c’est désormais au tour des consuls généraux de recevoir le sabre de la ministre des Affaires étrangères Yacine Fall. Beaucoup d’entre eux, basés notamment en Europe, sont sommés de quitter leurs fonctions dans les plus brefs délais.
"Il faut souligner que cette décision était attendue, car certains consulats marchaient au ralenti, puis-que les gens qui sont en poste se savaient déjà sur le départ", souffle un diplomate.
Sont concernés par la nouvelle mesure la plupart des consuls du Sénégal en Europe. Nos sources soulignent qu’ils ont huit jours pour quitter leurs fonctions. La tutelle leur a cependant donné jusqu’au 31 aout pour rentrer au pays.
En attendant la nomination de leurs successeurs, les chargés d’affaires, généralement des diplomates, ont été désignés pour assurer l’intérim dans les différents consulats concernés.
Parmi les rares consuls sauvés de cette purge pour le moment, nous dit-on, il y a ceux de Bordeaux (France), de Casablanca (Maroc) et de Guangzhou (Chine). Nos sources de préciser que ces derniers devraient peut-être leur maintien au fait qu’ils ne sont pas engagés en politique.
Au mois de mai, une lettre de la tutelle rappelant près de 80 diplomates en poste à l’étranger avait été ébruitée par la presse. Par la suite, le magazine panafricain “Jeune Afrique” avait annoncé un grand mouvement en gestation chez les ambassadeurs, en particulier ceux qui étaient politiquement engagés aux côtés de l’ancien régime.
Avec ce départ des consuls, le régime de Bassirou Diomaye Faye semble déterminé à prendre définitivement le contrôle au niveau des différentes représentations diplomatiques.
Toutefois, si la décision était très attendue depuis le changement de régime au mois de mars 2024, ils sont nombreux à s’étonner du délai très court qui a été donné à ces diplomates pour quitter leurs postes. Huit jours à compter du 29 juillet pour céder leurs postes aux chargés d’affaires ; un mois pour faire leurs affaires et rentrer sur Dakar. "Il faut noter que la procédure de rapatriement de ces représentants diplomatiques n’est pas aussi simple. D’abord, c’est la Dage du ministère qui doit s’occuper de toute la logis- tique, avec l’achat de leurs billets d’avion, le transport de leurs bagages. Aussi, souvent, ces gens sont là-bas avec leurs familles et tout cela demande un certain temps. Dans la pratique, on leur donne au moins trois mois", informe un de nos interlocuteurs.
D’autres affirment cependant que cette mesure était dans le circuit depuis longtemps, même si les lettres viennent juste d’être envoyées. Ils estiment que le processus a été retardé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye qui voulait éviter la précipitation dans la prise de décisions. "La ministre avait dressé une bonne liste depuis très longtemps, mais a été stoppée net par le chef de l’État qui voulait d’abord y voir plus clair avant validation", souligne un diplomate.
Les conseillers ne sont pas non plus épargnés. On nous signale que certains d'entre eux ont été rappelés pour fin octobre.
EnQuête