NETTALI.COM - La Coordination des associations de presse (Cap) a exprimé son inquiétude face à la "dégradation critique" du secteur médiatique au Sénégal, mardi 6 Août, dans un communiqué. La fermeture de plusieurs entreprises de presse et la perte d'emplois qui en découle soulignent l'urgence de trouver des solutions pour éviter l'effondrement complet de ce pilier essentiel de la démocratie.

En effet, elle a indiqué que "le paysage médiatique sénégalais est en proie à une série de difficultés économiques et administratives qui menacent sa survie. La suspension récente des quotidiens ‘Stades’ et ‘Sunu Lamb’ ainsi que l'absence de parution hier de ‘Vox Pop’ sont des signes tangibles de cette crise. D'autres quotidiens pourraient bientôt suivre le même chemin, aggravant encore la situation.

La Cap accuse le gouvernement de rester insensible à la détresse du secteur. Selon elle, "les nouvelles autorités n'ont initié aucun dialogue ni concertation pour trouver des solutions à cette crise. Les mesures coercitives telles que le contrôle fiscal rigoureux, la confiscation du FADP (Fonds d'aide au développement de la presse) et les mises en demeure de paiement de redevances par TDS (Télévision Dif- fusion du Sénégal) sont perçues comme des tentatives délibérées d'étouffer les médias privés".

À cela s’ajoute un appel à des réformes concertées. Pour la Cap, "la survie du secteur des médias passe par des réformes audacieuses et adaptées à l'écosystème médiatique actuel".

Elle appelle à des consultations franches entre toutes les parties prenantes pour élaborer des solutions viables. La Cap se dit prête à participer "activement à cet exercice", soulignant qu'elle achève la revue des conclusions des assises des médias, après plus de deux ans de travaux, afin de contribuer à la réforme nécessaire du modèle médiatique sénégalais".

La Cap lance également un appel à l'opinion publique nationale et internationale ainsi qu'aux organisations internationales de défense de la liberté de la presse, pour qu'elles prennent conscience des dangers qui menacent le journalisme au Sénégal. Si rien n'est fait, la démocratie et le droit à l'information pourraient être gravement compromis, selon elle.

Face à cette situation intenable, la Coordination des associations de presse "exhorte le gouvernement à abandonner les pressions multiformes et à engager des discussions sérieuses avec les acteurs du secteur. Et espère que des mesures audacieuses seront prises pour sauver le secteur des médias sénégalais de l'effondrement total et assurer un avenir durable pour la presse dans le pays".