NETTALI.COM - Dans un communiqué reçu vendredi 9 Août à "Nettali.com", le Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République accuse le parti au pouvoir de vouloir procéder à une "chasse aux sorcières". Le Sen de l’APR se veut clair : "Oui à la reddition des comptes. Non au règlement de comptes", lit-on dans la note.

En outre, le Sen de l’APR pense que le Projet tant vanté par l’actuel parti au pouvoir se résume en trois points. Pour les camarades de Macky Sall, le projet s’articule autour des nominations populistes de bas étage dont le niveau fait frémir chaque mercredi et qui récompensent les liaisons dangereuses et basses, les turpitudes de naguère, de la "fragilisation de l’unité des Sénégalais, où l’insouciance et l’irresponsabilité prévalent devant la juste prise en compte de ce patrimoine qui sous-tend notre vivre-ensemble, de la tentation d’instrumentalisation de la justice, la diabolisation du pouvoir sortant, de l’opposition et de la presse en perspective des élections législatives”.

L’APR dénonce, par ail- leurs, "l’inflation verbale" qui en soi n’est qu’un "alibi à l’inaction". Il se désole que rien de concret ne soit proposé aux milliers de jeunes migrants qui meurent dans des conditions atroces en mer. "En vérité, l’analyse du discours des tenants actuels du pouvoir, notamment ceux d’Ousmane Sonko, montre que celui-ci s’en prend régulièrement et de manière provocante à tel ou tel aspect de la vie des Sénégalais. Récemment, c’est le port du voile sur lequel il se pose en défenseur rigoureux d’un certain islam, ce qui est à l’opposé de sa position mitigée, molle et légère, il y a quelques mois devant Mélenchon", raille l’APR.

Dans tous les cas, quel que soit le dessein caché de ce discours sur le voile, "les Sénégalais, qui ont choisi la démocratie, s’opposeront de toutes leurs forces à toute dérive dictatoriale ou totalitaire et mettront toute leur énergie pour préserver notre République et son tissu social”, prévient le Sen de l’APR.

Concernant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’APR a rappelé les propos de Sonko au Grand Théâtre, lors d’une rencontre avec les jeunes de son parti et ceux de Diomaye au cours d’une conférence de presse avec des médias locaux. "Il dit avoir fait faire des enquêtes sur les magistrats devant être nommés et qu’il planche avec son Premier ministre, qui n’est pas membre du CSM et qui ne contresigne pas les décrets de nomination des magistrats en CSM sur les propositions faites par le ministre de la Justice. Depuis l’indépendance, on n'a jamais vu ou entendu une telle hérésie et des propos aussi épouvantables qui pourraient conduire à un processus brutal de mise en péril d’un socle majeur de notre République, la justice. Ces propos préoccupants et la démarche qui l’accompagne ne manqueront pas d’inquiéter les démocrates et républicains du pays qui avaient pensé que ces pratiques d’un autre âge étaient définitivement jetées par dessus bord", analyse l’APR. Il déplore le fait que le président ne veuille pas quitter la tête du Conseil supérieur de la magistrature.

Revenant sur "le règlement de comptes", l’APR a rappelé que des audits sont lancés. Aussi, souligne-t-il, "comme les rapports de la Cour des comptes se concluant par l’ouverture d’informations judiciaires sont rares (rapport sur le Covid), les tenants du pouvoir ont décidé de commanditer des rapports express de l’Inspection générale d’État (IGE) et des rapports d’inspection internes de certaines administrations pour incriminer des ministres et DG sortants. Or, une reddition des comptes objective et équitable doit se fonder exclusivement sur des rapports des corps de contrôle, mais non sur des audits orientés pour traquer des opposants. L’exercice de reddition des comptes consiste simplement à rendre compte selon des modalités définies par la loi".