CONTRIBUTION - Tout d’abord, suite à la réussite totale de la grève de la presse sénégalaise, saluons la décision du gouvernement Diomaye Faye d’avoir annoncé lors du Conseil des ministres, d’ouvrir « un dialogue rénové » avec la presse pour trouver ensemble des solutions de redressement fiscal appropriées pour le paiement des impôts et pour le bon fonctionnement des entreprises.
Au delà de cette décision et l’accompagnement qui a toujours été déployé à travers des subventions et conventions octroyées par l’Etat du Sénégal à la presse et aux médias, il est grand temps pour l’ensemble du monde médiatique sénégalais de se mobiliser pour opérer ensemble un GRAND PAS VERS L’INDÉPENDANCE FINANCIÈRE et juteuse.
L’adage populaire dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera. »
Si la « journée sans presse » a été une réussite totale, suite à la pression fiscale du gouvernement, c’est parce qu’il y’a une force collective qui a porté le mot d’ordre de grève, y compris les acteurs et la population.
Certes la presse et les médias auront toujours besoin du soutien indéfectible de l’Etat et des pouvoirs publics mais la presse et les médias doivent comprendre que cette force collective qui a permis de réussir une « journée sans presse », constitue une grosse opportunité pour ouvrir d’autres perspectives économiques pour le secteur. En quoi faisant ? Je partage ici quelques éléments de réponse.
Nous sommes à l’ère du numérique. Et qui dit numérique dit presse et audiovisuel. Et qui dit numérique dit également industrie culturelle et créative. C’est maintenant ou jamais pour le monde des médias et de la presse au Sénégal de se donner la main, de surpasser les différences d’égos, d’assainir le milieu et de le réorganiser pour créer plus de richesses pour eux-mêmes et pour l’économie sénégalaise. Car aujourd’hui, il est inadmissible que des patrons de médias et les acteurs culturels et créatifs ne puissent pas mettre ensemble leur pouvoir entrepreneurial et capitaliste pour la souveraineté économique du Sénégal.
Quand je vois tous ces talents et ces innovations dans le monde culturel et créatif (télévision, presse, cinéma, musique, sport, dance, livre, spectacle vivant, arts graphiques et plastiques, jeux vidéos, créateurs d’accessoires, etc., chacun se débrouillant dans son petit coin pour réaliser son projet artistique et créatif, c’est là où je me rends vraiment compte que nous n’avons toujours pas saisi le sens profond de la citation « l’union fait la force ». Car il faut le dire, malgré le talent et l’innovation, la rémunération reste faible pour la plupart des acteurs du secteur et également pour la distribution équilibrée des dividendes les droits d’auteurs et les droits voisins. Sans compter les difficultés pour la protection sociale.
Pourquoi l’industrie audiovisuelle occidentale ou asiatique est-elle si puissante ? Qu’est-ce qui fait la réussite et la force de la créativité Hollywoodienne ? Pourquoi le Nigeria est le seul pays représenté au classement de Spotify pour l'Afrique subsaharienne ? Pour ceux qui ne connaissent pas Spotify, c’est un service numérique qui propose de la musique, des podcasts et des vidéos, et qui offre un accès à des millions de titres et à d'autres contenus de créateurs du monde entier.
C’est parce que tout simplement, ailleurs, ils ont mis en place un dispositif structurant qui prend en charge toutes les compétences culturelles et créatives pour créer plus de valeur ajoutée et offrir aux consommateurs des produits créatifs diversifiés.
Vous acteurs du monde médiatique sénégalais ! Avez-vous compris que non seulement la presse est la première source d’information mais également le premier vecteur et la première niche de l’industrie culturelle et créative ? Et grâce au numérique, la presse a devant elle dans un océan d’opportunités incommensurablement à saisir pour fournir de multiples services de qualité aux consommateurs selon les goûts et le pouvoir d’achat.
Alors qu’attendez-vous pour mettre en place un GRAND CONSORTIUM DES MÉDIAS ET INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES DU SÉNÉGAL regroupant tous les organismes représentant les acteurs économiques du secteur ?
C’est bien beau que chacun parvient à gagner individuellement ses petits milliards ou millions de FCFA. Pour ma part, je considère cela comme une goutte d’eau devant l’océan d’opportunités en face de vous. Votre secteur deviendra aussi puissant que ORANGE TELECOM, si vous décidiez à collaborer ensemble pour donner plus de visibilité à la créativité sénégalaise et ainsi participer à la compétitivité économique du pays.
En vous donnant la main pour mettre en place un grand consortium des médias et des industries culturelles et créatives, non seulement vous allez capitaliser toutes les productions artistiques, cinématographiques, culturelles, musicales, littéraires et autres du Sénégal, mais également aucun acteur parmi les deux secteurs, n’aura des difficultés pour la réalisation de ses projets. Car le consortium sera là pour l’accompagnement sur le plan technique, matériel et financier ainsi que la promotion sur le plan national et international.
La joint venture est la force d’une vraie industrie. Car une seule abeille ne peut produire du miel. Il faut un essaim d’abeilles pour produire ce liquide si juteux et précieux.
Imaginez combien de millions d’emplois directs et indirects et de milliards de chiffres d’affaires que vous pourriez réalisés avec ce consortium ?! Alors s’il vous plaît, GO pour une grande industrie audiovisuelle, culturelle et créative structurante qui va regrouper tous les métiers et activités c’est-à-dire toutes les compétences liées à la création, la production et la diffusion/distribution dans le secteur.
Acteurs de la presse et des médias, ne vous sous-estimez pas. Car vous êtes à la fois un terrain d’expression non pas pour le politique mais pour toutes les couches de la société. Parce que tout simplement vous êtes une source essentielle de richesse économique, culturelle et sociale. Donc une solution au défi de développement que tout le monde veut pour le Sénégal.
Je vous encourage à le faire avec l’appui du gouvernement Diomaye Faye. Je ne suis pas de la presse ni des médias, juste une amoureuse de l’écriture, qui aime partager ses idées pour servir.
One love
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PlumeCitoyenne
MaremKANTE
Jeudi 15 août 2024.