NETTALI.COM - Face aux relations de plus en plus heurtées entre le pouvoir et certaines composantes de la société, dont la presse, des intellectuels prennent leur bâton de pèlerin et appellent à l’apaisement.
“Le Sénégal est une terre de libertés, de tolérance, de dialogue, de concertation et de paix. Il doit le demeurer !”. C’est en ces termes que deux clubs regroupant d’éminents intellectuels se sont adressés aux tenants du régime actuel, tout en rappelant les péripéties douloureuses qui ont mené à leur élection en mars 2024.
Dans un communiqué conjoint, le Club convergences plurielles dirigée par l’ingénieur en télécommunication et célèbre artiste Abdoulaye Diallo et le Club Sénégal émergent de l’économiste Youssou Diallo invitent les nouvelles autorités au dialogue et à l’apaisement.
Relevant plusieurs errements dans les rapports entre le régime et différentes composantes de la nation, ils déclarent : “... Les responsables des deux clubs ont estimé qu’il est urgent que tous les Sénégalais de bonne volonté, de quelques bords qu’ils se situent, s’accordent pour inviter les nouvelles autorités du Sénégal à renouer avec nos bonnes et vieilles traditions d’ouverture, de concertation, de dialogue avec tous les acteurs de la vie nationale, pour une prise en charge apaisée des différends inévitables dans une société ouverte et de démocratie comme la nôtre.”
Regrettant les rapports de plus en plus heurtés entre le régime et la presse d’une part, avec les forces religieuses d’autre part, les deux délégations qui se sont rencontrées hier ont exprimé “leur grande préoccupation face à un regain de tensions socio-politiques, avec une tendance forte constatée du côté des nouvelles autorités du pays à entre- tenir des relations conflictuelles et heurtées avec certaines composantes essentielles de l’espace poli- tique, religieux, social, des médias et de la presse en particulier”.
Abdoulaye Diallo et Youssou Diallo ont profité de l’occasion pour rappeler le rôle important joué par les médias dans la marche de la société. “Dans un secteur aussi stratégique que les médias, des différends d’un tout autre ordre sont en train d’évoluer en confrontations qui pourraient être de nature à dérégler profondément l’écosystème que notre démocratie a mis des décennies à mettre en place”, ont- ils insisté.
Avant d’ajouter : “Faut-il le rappeler, la presse et les médias, en tant que piliers essentiels d’une société de libertés, ont joué un rôle capital dans l’évolution de la démocratie au Sénégal.”
À ceux qui essaient de jeter le discrédit sur l’ensemble des forces sociales et religieuses, les intellectuels des deux clubs de réflexion rappellent que ces composantes ont de tout temps “rempli et continuent de remplir une mission essentielle d’éducation et d’encadrement des citoyens et en même temps de régulation morale dans notre société qui, si l’on y prend garde, peuvent constituer de graves sources de tensions dont notre pays n’a pas besoin”.
Pour eux, “la presse doit être soutenue, protégée et renforcée et non combattue dans un État démocratique”, car “le droit à l’information, une information complète et objective des citoyens, est un droit fondamental, consubstantiel à la liberté d’opinion, fondement de toute démocratie”.
Selon les deux clubs, “le moment politique que traverse actuellement le Sénégal doit appeler de la part de tous les citoyens une grande vigilance sur les lourdes menaces dormantes, mais non encore éteintes, de tous ordres qui assaillent toujours la nation sénégalaise dans son ensemble”.