NETTALI.COM - L’Alliance pour la République et Benno Bokk Yaakaar ne veulent pas être enterrées par le régime de Diomaye-Sonko. À travers un “livre bilan” de 200 pages présenté, ce jeudi 29 Août au grand public, ils sont largement revenus sur les 12 ans qu’ils ont passés au pouvoir, sous la conduite de leur leader.

Macky Sall refuse de tomber dans l’oubli. Le jeudi 29 Août, ses partisans de Benno Bokk Yaakaar ont fait face à la presse, pour présenter le livre qui dresse le bilan des 12 ans qu’il a passés au pouvoir. Ceci, après quelques mesures phares de ses premiers mois de gouvernance.

À son accession au pouvoir, la rationalisation des institutions a été l’un de ses plus vastes chantiers. S’il a fallu à Bassirou Diomaye Faye environ cinq mois pour amorcer ce chantier de la dissolution de certaines structures publiques jugées budgétivores et sans grande utilité, il n’en fallut pas plus à son prédécesseur pour rayer de la carte près de 50 structures publiques, dont le Sénat. Le livre bilan revient sur les mesures phares qui ont été prises dans le sens de réduire le train de vie de l’État.

Le ton a été donné dès la formation du gouvernement qui était com- posé de 24 ministres contre 37 pour la dernière équipe de Wade, selon le livre bilan (il y avait 24 ministres et un ministre délégué en la personne d’Abdoulaye Daouda Diallo, NDLR). Mais là où le successeur de Wade avait fait mieux que Diomaye, c’est dans la suppression des agences et structures publiques budgétivores. Dès les premières semaines, il avait fait supprimer 48 agences et structures, à la suite des conclusions d’une étude menée par l’IGE. C’était au mois de mai 2012. Il a aussi été décidé, rappelle le livre, la fermeture d’ambassades et de consulats...

En ce qui concerne les institutions, il avait enclenché une procédure de révision de la Constitution pour effacer le Sénat et la vice-présidence, poste créé par son prédécesseur, mais qui n’a jamais été pourvu. “Ces décisions prises, à titre de signaux forts, ont permis de réaliser, en ce qui concerne la suppression d’agences et de structures de l’État, des économies budgétaires nettes sur la gestion 2012, de l’ordre de 1 033 181 732 F CFA et celle du Sénat de 6 266 714 232 F CFA, soit au total 7 299 895 964 F CFA”, souligne le livre.

Eau, électricité, téléphone, suppression d’agences durant les 100 premiers jours

Aussi, pour gagner de l’argent, l’État avait pris la décision de suspendre “toutes les lignes de téléphone mobile, hormis certaines des services de défense, de sécurité et de justice, dès le 1er mai 2012, avec un réabonnement au cas par cas suivant une restriction des bénéficiaires et des montants-plafond fixés par circulaire du Premier ministre”.

Des mesures ont également été prises pour diminuer les prix des factures d’eau et d’électricité. “Pour les consommations d’eau, les cent plus gros consommateurs de l’Administration ont été identifiés et suivis de façon très rapprochée. Les travaux de fiabilisation des fichiers ont égale- ment été menés et consolidés pour l’eau et l’électricité”, indique le document.

Il s’agit-là des mesures urgentes, mais d’autres ont été prises le long du mandat. En 2014, informe le livre, “des économies substantielles ont été réalisées sur les dépenses du téléphone pour 11 milliards F CFA, des logements conventionnés pour 7 milliards F CFA, de la compensation tarifaire sur l’électricité pour 20 milliards F CFA, des subventions octroyées aux agences qui bénéficient de ressources propres, pour 1,080 milliard F CFA”. “Ces économies de 39,08 milliards F CFA ont été réinjectées dans des dépenses prioritaires ayant un impact direct sur la réduction des inégalités sociales”, précise le document.

Pour le compte de 2015, “les efforts de maitrise des dépenses courantes se sont poursuivis, notamment avec la mise en œuvre de mesures administratives ayant conduit à des économies sur certaines dépenses de fonctionnement”. Il s’agit, entre autres, énumère la source, “de la réduction, de moitié, de la facture télé- phonique de l’Administration, du gel et de la résiliation de toutes les conventions de location de bâtiments à usage de logement. En lieu et place de la location, des indemnités de logement ont été octroyées aux ayants droit”.

Cela s’est poursuivi les années sui- vantes. En 2016, il a été procédé à la réduction des dotations consacrées aux fêtes et cérémonies, conférences, congrès et séminaires ainsi qu’aux lignes “habillement et accessoires”. “En outre, informent les amis de Sall, les crédits destinés à l’achat de mobilier, matériel de bureau, matériel informatique, véhicules et autres biens amortissables ont été revus à la baisse à hauteur de 2,262 milliards F CFA au niveau des services ayant eu à procéder aux mêmes achats dans un passé récent. Ces efforts d’un montant global de 2,691 milliards F CFA ont été orientés vers des dépenses prioritaires”.

Rationalisation des dépenses : “plus de 133 milliards d’économies” En sus de ce qui a été fait jusque-là, le régime du président Sall avait posé d’autres actes en aout 2019, concernant spécifiquement les lignes téléphoniques. La suppression et la résiliation des abonnements téléphoniques des responsables d’É- tat a permis de gagner 18,5 milliards F CFA. La facture étant passée de 22 milliards à 3,5 milliards F CFA par an.

Autre poste qui a permis à l’État de faire des économies, c’était en février 2020, avec la rationalisation au niveau des véhicules administratifs, à travers le décret n°2020-474 du 19 février 2020 portant suspension de toute commande ou acquisition de véhicules administratifs. “À titre d’information, signale-t-on, de 2012 à 2020, l’État a dépensé 246 851 794 189 F CFA pour l’acquisition de véhicules, l’entretien et la réparation de véhicules et l’achat de carburant, soit une moyenne annuelle de 27,4 milliards F CFA”.

C’est dans la même logique qu’il faudrait inscrire : la suppression des acquisitions des lignes budgétaires relatives à l’entretien, à la réparation desdits véhicules qui sont désormais du ressort des responsables d’État (personnel de la présidence, IGE, secrétaires généraux, directeurs généraux, directeurs, etc.).

Dorénavant, ces agents devront prendre en charge tous frais liés à la gestion du véhicule (carburant, entretien, maintenance, etc.) En lieu et place de ces charges de fonctionne- ment, le décret n°2021-05 du 6 janvier 2021 leur octroie une indemnité forfaitaire globale à compter du 1er mars 2021... Après analyse, l’impact de ces indemnités est largement en dessous des charges qui pesaient annuellement sur l’État (27,4 mil- liards F CFA)”, se réjouit l’ancienne majorité.

Si l’on en croit le livre bilan, ces mesures qui ont été prises le long des deux mandats de Sall ont permis de faire des gains cumulés de plus de 100 milliards. “Globalement, depuis la seconde alternance, le montant issu de la rationalisation des dépenses de fonctionnement s’élève à environ 133,051 milliards F CFA. Ces économies réalisées expliquent le comportement du ratio dépenses courantes par rapport au PIB qui n’a cessé de reculer, passant de 12 % du PIBen2011à8%en2023et7,8 % du PIB dans le projet de loi de finances initiale 2024...”, souligne Benno Bokk Yaakaar.

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