NETTALI.COM - Ousmane Sonko a pris part ce samedi au rassemblement pacifique organisé à la grande mosquée de Dakar en soutien au peuple palestinien. Le chef du gouvernement en a profité pour rappeler la position du Sénégal dans le conflit israélo-palestinien, mais aussi dénoncer l'hypocrisie des grandes démocraties du monde.
A en croire Ousmane Sonko, c'est sur instruction du Président Bassirou Diomaye Faye qu'il a assisté ce samedi au rassemblement organisé à Dakar pour soutenir le peuple palestinien. Il indique, d'ailleurs, "qu'on a suffisamment rappelé la position du Sénégal sur cette injustice que subit le peuple palestinien depuis les années 40". "Le Sénégal a porté énormément d'initiatives dans ce sens", dit le chef du gouvernement. Avant de rappeler : "En 1971, le Président Léopold Sédar Senghor était à la tête d'une délégation composée de Mobutu du Zaïre, du Président Ahidjo du Cameroun et Gowon du Nigeria. Immédiatement après la guerre des six jours où toutes les initiatives de négociations avaient échoué, le Président Senghor avait conduit cette délégation en Israël et en Palestine. L'initiative avait presque abouti à un accord sur le Golan." Mais, ragrette Ousmane Sonko, "Israël a toujours fait preuve de fourbe dans la gestion de ce dossier".
A en croire le Premier ministre, le Sénégal qui dirige, depuis Léopold Sédar Senghor, le comité de l'ONU pour la défense des droits inaliénables du peuple palestinien, continue d'être très présent à côté de ce peuple frère "pour mener ensemble le combat". "Je ne regarde plus les télévisions internationales parce que les images qui sont diffusées sur la Palestine me sont insupportables", a martelé Ousmane Sonko.
De l'avis du chef du gouvernement sénégalais, ce qui semble le plus visible dans la manifestation de ce samedi, c'est l'aspect religieux. Mais il tient à rappeler que "les motivations peuvent être plurielles dans un combat contre l'injustice". "L'aspect religieux ne peut certes pas être occulté. Mais le problème n'est pas seulement religieux. Il faut être le plus large possible. L'Afrique du Sud a mené les actions les plus visibles alors qu'elle ne compte que 2% de musulmans. La dimension politique est extrêmement important", souligne-t-il. Avant de poursuivre: "La motivation des autorités israéliennes n'est religieuse. Nous avons un Premier ministre dont la survie politique dépend de cette guerre. Il est prêt à marcher sur des milliers de cadavres pour rester Premier ministre et pour ne pas faire à la justice de son pays. Il est accompagné par des ultra-orthodoxes qui ont conduit la Palestine et le monde dans le chaos que nous vivons. Et ça interpelle notre conscience à tous. Nous sommes dans un monde particulièrement hypocrite, un monde deux poids deux mesures. Un monde où ceux qui nous chantent la démocratie et les droits de l'homme sont ceux qui appuient Israël et lui donnent les moyens d'envoyer des bombes sur des populations innocentes."
Face à ce "monde particulièrement hypocrite", Ousmane Sonko appelle à l'unité. Selon lui, il faut taire "nos multiples divisions". "Il nous faut créer des blocs pour nous défendre. En Afrique, les Africains sont sur les réseaux sociaux à se tirer deçus. Politiquement, nous devons transcender ces détails en tant que croyants et en tant qu'Africains. Il nous faut transcender nos petites différences. Il faut travailler à isoler l'Etat d'Israël. Soyons inclusifs et ratissons le plus large possible pour arrêter cette barberie soutenue par certains Etats occidentaux", a laissé entendre le chef du gouvernement.
