NETTALI.COM - La Confédération pour la démocratie et le socialisme (CDS) a tenu, le mardi 3 septembre, sa conférence des leaders. À cette occasion, elle a fait savoir que le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye est “incapable” de prendre en charge les problèmes des Sénégalais, ajoutant même qu'il est “dangereux”. Sur la dissolution du HCCT et du CESE, elle a ainsi rappelé aux nouvelles autorités que la rationalisation des charges de l’État ne peut se résumer à la suppression de ces deux institutions. Pour le respect de la parole donnée, elle a demandé la suppression des “fonds politiques”, tout en dénonçant le refus du Premier ministre de faire sa déclaration de politique générale.
Lors de sa conférence des leaders, la CDS, regroupant plusieurs partis politiques président Bassirou Diomaye Faye est “incapable” de prendre en charge les problèmes des Sénégalais. “Disons- le sans exagération, mais de façon nette et claire : ce gouvernement donne le sentiment d’être véritable- ment incapable de gérer les problèmes des Sénégalais, notamment le chômage des jeunes, l’insécurité et la cherté de la vie”, a martelé la CDS dans un communiqué rendu public.
De même, elle renchérit que ce gouvernement est “dangereux”. En effet, explique la CDS, il est “dangereux d’autant plus que ses géniteurs ont beaucoup promis, berçant la population sénégalaise, les plus jeunes notamment, de toutes les illusions”. D'ailleurs, peste-t- elle, c’est ce qui explique le vote massif de cette population. Un vote pas seulement de rejet de BBY, mais aussi d’espoir, de grand espoir, qui a permis que dès le premier tour, le président Bassirou Diomaye Faye soit élu.
Or, clame la confédération, “en dépit de la volonté du nouveau président de la République de se hisser à la hauteur de ses charges, il se trouve décalé de ses compatriotes, laissant penser, pour utiliser un euphémisme, qu’il règne sans gouverner”.
Dans la même veine, la Confédération pour la démocratie et le socialisme estime que le Sénégal est en difficulté et qu'il appartient à tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la République d’agir “pour prévenir toute régression démocratique, quelles qu’en soient les dorures. Agir pour préserver les libertés, préserver ou même sanctuariser notre vivre- ensemble, ce magnifique legs que l’intelligence de notre peuple et l’esprit de responsabilité de nos prédécesseurs ont su asseoir, faisant de notre pays un pays bien différent, un pays de brassage, de fraternité, de 'téranga', d’acceptation de la différence”.
Dans cette voie de préservation de l’essentiel, la CDS dit entendre jouer une partition de choix. À cet effet, lit- on dans la note, les partis qui composent la Confédération pour la démocratie et le socialisme ont décidé de franchir un nouveau cap, en passant de la confédération à la fédération. “Nous progressons ainsi de l’unité d’action vers l’unité organique. Mieux, nous allons, dans les jours à venir, porter nos habits de chauffe pour, avec toutes les parties prenantes qui en conviendraient, avancer dans la relance de la gauche plurielle, rassemblant les différentes sensibilités de gauche. Et, par-delà celle-ci, et tirant les enseignements de tout ce que nous avons réalisé ensemble dans BBY, nous allons nous déployer pour donner vie à un vaste front républicain sans exclusive, manifestement devenu une urgence”.
Dans un autre registre, la CDS réitère son opposition à toute prise de pouvoir en dehors des compétitions électorales.
La CDS demande la suppression des fonds politiques
La CDS a aussi abordé au cours de cette conférence de presse, le sujet projet de loi portant dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental, rejeté par l'Assemblée nationale revenue sur la question. Elle a ainsi rappelé aux autorités, en l'occurrence au Premier ministre, que la rationalisation des charges de l’État ne peut se résumer à la suppression de ces deux institutions. Si cette volonté est de réduire le train de vie de l’État, la CDS estime qu'il faut faire mieux en commençant, pour le respect de la parole donnée, par la suppression des “fonds spéciaux”.
Concernant la déclaration de politique générale (DPG), la Confédération pour la démocratie et le socialisme a indiqué que le gouvernement actuel ne laisse entrevoir aucune ligne claire quant à la politique qu’il entend mener au-delà des slogans et autres “rodomontades”.
En effet, a-t-elle regretté, contrairement à la tradition démocratique établie, “le Premier ministre se soustrait jusqu’ici au devoir que lui impose l’article 55 de la Constitution : la déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Un déficit de cap ayant comme conséquence fâcheuse d’installer littéralement le Sénégal dans le court terme, aucune vision n’étant déclinée”.
De l'avis de la CDS, le temps est plus que venu d’apporter des réponses claires “à une jeunesse à laquelle il a été promis monts et merveilles et qui, pour l’heure, continue de végéter dans les rues et, pour une partie, de se précipiter par myriades dans les eaux de l’Atlantique”. Elle conseille au chef du gouvernement de se départir de ses positions d’opposant. “Il faudra bien que le Premier ministre se décide enfin à se départir de ses habits d’opposant peu regardant sur les méthodes et discours pour prendre à bras le corps, c’est-à-dire sérieusement, méthodiquement et lucidement les multiples aspirations et difficultés de ses compatriotes”.
Il est plus que temps pour lui, indique-t-elle, “de réaliser que sa logique de vendetta a beaucoup trop coûté au Sénégal”. Du reste, pour la CDS, il est impératif de faire la lumière sur les événements tragiques qui ont secoué notre pays de 2021 à 2024. De même, elle a déploré que la posture “belliqueuse” de l’actuel Premier ministre, “aux antipodes de la sérénité que requiert sa charge, ne peut certainement pas déboucher sur une offre éducative de qualité, des soins de santé adaptés ou des politiques de production industrielle ou agricole satisfaisantes”.
Après cinq mois de son installation, la CDS a regretté que le pouvoir, au lieu de s’atteler à donner satisfaction aux populations, se gargarise “d’incantations” et de “menaces” contre les opposants et les autres acteurs de la vie publique.
À en croire la Confédération pour la démocratie et le socialisme, “les Sénégalais attendent du nouveau régime la préservation de la paix et la concorde nationale, du vouloir vivre collectif en lieu et place de la division ou de la stigmatisation de quelque catégorie de Sénégalais que ce soit”.