NETTALI.COM - Le porte de l’Alliance pour la République s’est exprimé sur l’actualité politique.  Seydou Guèye pense que le nouveau système de gouvernance dans lequel nous entrons, est préoccupant et régressif et il met de côté la Constitution de la République.

« Très franchement, le nouveau Sénégal, tant promis, est mal parti ». Le diagnostic est de Seydou Guèye qui réagissait sur l'actualité politique  essentiellement marquée par le débat sur la déclaration de politique générale du Premier ministre, la dissolution de l’Assemblée nationale. S'agissant  de la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, fixée initialement le 11 septembre par l'Assemblée nationale finalement calée le 13 septembre par le Président de la République, M. Guèye dira : "Si on en croit aux empoignades, à la diversion et surtout à la duplicité qui sous-tend tout ça au niveau de l'agenda de l'Assemblée nationale, on peut considérer que cela confirme que nous entrons dans un nouveau système de gouvernance préoccupant et régressif qui met de côté la Constitution de la République et ses dispositions, qui ne tient pas compte de la séparation des pouvoirs ».

Poursuivant, l’adjoint au maire de Dakar d’arguer qu’aujourd'hui, on parle d'une déclaration de politique générale, non pas sur les priorités autour desquelles on devrait discuter, mais sur une date, étant entendu que le délai imparti par la constitution est de trois mois, tout cela montre que nous sommes dans une situation assez inédite.

« C'est la première fois qu'on essaie de faire une déclaration de politique générale au cours d'une session extraordinaire. Ça, il faut bien le constater. C'est la première fois que ça arrive dans notre pays. La DPG est d'une telle importance qu'elle doit être faite, de mon point de vue, dans le cadre de sessions ordinaires. Ça, c'est un premier fait. Le deuxième fait, c'est de passer du temps sur des questions de date et de délai, les uns et les autres s'accusant de ne pas respecter la loi. Tout ça est un très mauvais spectacle que nous offrons au monde après avoir fait le parcours qui est celui du Sénégal ».

Interpellé sur la question à savoir quel est l'intérêt pour cette législature d'accueillir la DPG du Premier ministre Ousmane Sonko si l’on tient compte d’une possible dissolution de l'Assemblée nationale, Seydou Guèye de rétorquer : « Au moins, la mission et le rôle d'une DPG, c'est d'informer l'opinion, des orientations, des dossiers prioritaires, des objectifs et du cadrage politique. Comme vous le savez, nous sommes toujours dans l'attente du projet qui est toujours annoncé mais qui n'est pas encore partagé. On peut suspecter qu’il est déjà mis en œuvre à travers quelques éléments d'orientation dont le premier ministre fait toujours le porte-voix. Ça, c'est le premier intérêt ».

Il ajoute : « Je crois qu'il ne faut pas bouder ce plaisir et être très exigeant sur cet impératif vis-à-vis de M. le Premier ministre. Le deuxième intérêt, c'est qu'une DPG, elle est faite devant la représentation nationale qui est l'Assemblée nationale, et engage deux types de problématiques, une question de confiance ou une motion de censure. Maintenant, de mon point de vue, puisqu'elle aurait dû avoir lieu depuis trois mois, c'est toujours utile. Mais moi, je reste dubitatif ».

Justifiant sa position sceptique , il argue : « Je ne suis pas sûr de la tenue de la DPG. Quand vous entendez le Premier ministre dire qu'il ne fera pas une DPG devant l'Assemblée nationale, il va le faire devant un jury populaire et qu'il a le soutien du Président de la République qui, au-delà de la date, propose une autre date où on peut redouter la dissolution de l'Assemblée nationale, qui est une question réglée. On n'a pas besoin de justifier la dissolution de l'Assemblée nationale dès lors que les deux ans sont passés. Moi, je n'ai pas de problème. C'est la Constitution qui le dit. Et c'est une prérogative du chef de l'État qui la met en œuvre pour être dans le confort d'une majorité qui accompagne sans heurts et sans difficultés ces politiques publiques. Donc ça, c'est un principe accepté et partagé. Mais qu'on manœuvre, qu'on manipule, qu'on change de date, ça ne grandit pas le Sénégal ».

Seydou Guèye qui impute cette situation à une absence de dialogue soutient que l'offre que le nouveau régime offre" est une offre d'affrontement et de confrontation". Il disculpe l'ancien régime en déclarant : " après avoir eu un engagement aussi long pour le Sénégal, nous ne participerons jamais à ceux qui voudraient mettre le pays en péril, ceux qui menacent la cohésion nationale et ceux qui appellent à l'insurrection ».