Après que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a dissous, jeudi, l’Assemblée nationale, Anta Babacar Ngom Diack, la présidente d’Alternative pour la relève citoyenne (ARC), a déclaré avoir pris acte. “Ce n’est pas une surprise. Mieux, c’est une décision qui était plus qu’attendue, compte tenu de la piètre qualité de cette législature depuis maintenant deux ans. Si la légalité de l’acte posé par le président de la République ne souffre d’aucune contestation, la forme rompt de façon flagrante avec les principes d’éthique républicaine et d’élégance démocratique que nous sommes en droit d’attendre de la plus haute magistrature de notre pays. Le précédent est dangereux et inquiétant. Il s’agit de la remise en cause de la valeur de la 'parole présidentielle' et mieux de la 'signature présidentielle'. Un président de la République ne ruse pas !”, a-t-elle avancé dans une note.
À ses yeux, les arguments avancés par le chef de l'État cachent “maladroitement” une tentative de consolidation d’un pouvoir sans partage, loin des aspirations de millions de Sénégalais qui avaient espéré un véritable renouveau démocratique.
En votant à plus de 54 %, selon elle, des Sénégalais avaient choisi la rupture. “Ce qu’ils récoltent aujourd’hui est une trahison de cette espérance, un retour aux calculs politiques que notre peuple a rejetés et combattus avec courage et détermination. On a envie de dire : "Tout ça pour ça ! Le vote d’une loi d’orientation budgétaire n’aurait de sens que s’il est adossé aux orientations d’une déclaration de politique générale. La suppression des fonds spéciaux de la présidence sonnerait plus fort comme signal de rationalisation du train de vie de l’État, en lieu et place de la dissolution du Cese et du HCCT, qui ne présente aucune urgence, surtout en l’absence d’une majorité parlementaire sécurisée. Les arguments évoqués pour la dissolution de l’Assemblée nationale voleraient beau- coup plus haut, si le président de la République s’était contenté de prendre ses responsabilités constitutionnelles sans verser dans le dilatoire et les calculs politiciens", écrit Mme Diack.
En choisissant la date du 17 novembre 2024, le chef de l’État, selon le document, a pris le minimum de ce que la loi lui conférait pour organiser des élections transparentes et apaisées. Mais malheureusement, là encore, la ruse politique a pris le dessus sur le compromis politique et le dialogue inclusif. “Ce qui s’est produit aujourd’hui est un signal d’alarme. Le moment est venu de dire 'non' à la dérive autoritaire en gestation. Les Sénégalais sont mis devant leurs responsabilités. La démocratie, pour être équilibrée et juste, doit être en mesure de s’auto-réguler.
C’est pourquoi l’Alternative pour la relève citoyenne appelle à la mobilisation sans précédent. Il nous incombe de barrer la route à ces manœuvres de force et de protéger nos institutions en imposant la cohabitation au régime actuel. Le 17 novembre 2024, il ne s’agira pas simplement d’une élection. Il s’agira de l’avenir de notre démocratie. Il s’agira de dire que nous, citoyens sénégalais, refusons des pratiques qui mettent en péril nos acquis républicains. Mobilisons-nous pour un Sénégal où le pouvoir n’est plus un monopole, mais une responsabilité partagée, contrôlée et équilibrée !”, lance l'ancienne candidate à la Présidentielle.
Elle ajoute : “Nous avons besoin de solutions concrètes, pas de ma- nœuvres politiques. Le président évoque la souveraineté du peuple. Oui, la souveraineté appartient au peuple et elle ne doit pas être instrumentalisée pour justifier des calculs politiques. Face à cette situation, nous, l’Alternative pour la relève citoyenne, tenons à réaffirmer notre détermination inébranlable à porter la voix du peuple à l’Assemblée nationale. L’État n’est pas un terrain de jeu et il devient urgent de constituer une alternative responsable face à ce gouvernement, et ceci dans l’intérêt unique du peuple sénégalais”.