NETTALI.COM - Le député non inscrit Thierno Alassane a aussi réagi à la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la république. Le président du parti "La république des Valeurs" regrette que l’année 2024 soit ainsi perdue, non sans constater que rien n’a été fait à part de la politique politicienne. Aussi, soutient-il que le Président et le PM sont dans le jeu et dans les pièges.
Le Président de la République a dissout l'Assemblée nationale, alors qu’il avait fixé lui-même la date de la DGP ce vendredi. Réagissant à cette décision de Bassirou Diomaye Faye, le député non inscrit Thierno Alassane Sall, de déclarer d’emblée : « Je dois dire que je suis encore une fois dans la même situation qu’il y’a un an quand Macky menait un coup d'État . Je n’aurais jamais imaginé que le Président Bassirou Diomaye Faye pouvait saisir l'Assemblée nationale, écrire une lettre pour fixer la date de la DPG, avec dans l’esprit l’idée de dire que cette DPG ne se tiendra jamais, on va dissoudre la veille . Ce n'est pas autre chose parce que quand un État, avec tous les ressources qui sont entre ses mains, ne peut trouver d'autres moyens pour résoudre ce qui n'est pas une crise, ce qui a été convoqué délibérément par une déclaration de Ousmane Sonko qui dit qu'il ne veut pas aller faire la DPG. Il ne peut pas contraindre son Premier ministre et il dit qu'il veut contraindre une Assemblée nationale, même s'il avait la majorité à l'Assemblée nationale, ça signifierait que c'est l’hyperprésidentialisme, ce sont des autorités fortes, et ce ne sont pas des institutions fortes. De qui se moque-t-on ? »
Thierno Alassane Sall estime que l’année 2024 est perdue. « Rien n'a été fait de significatif que la politique politicienne. Et c'est un cinquième de leurs mandats », regrette-t-il arguant ainsi que : « l'économie du Sénégal qui est en lambeaux au point où les activités du Port ont baissé drastiquement, ça veut dire que nos recettes aussi ont baissé drastiquement. On est à une année économique blanche. Puisque depuis le mois de décembre 2023, jusqu’à ce jour, on est dans la politique politicienne ».
Il ajoute : « et jusqu'à novembre, décembre, avant l'installation de la prochaine Assemblée, on sera dans la politique politicienne. Pendant que nos jeunes meurent en mer, pendant que l'hivernage est dans une situation difficile, pendant qu'on doit préparer la rentrée scolaire, le seul agenda, le seul mot d'ordre qu'ils ont à la bouche depuis des semaines, son Premier ministre et lui, c'est la politique politicienne. Et non pas que la grande politique qui convoque les réformes qu'il avait promises au peuple sénégalais, qui convoque un dialogue national où il parlait aux Sénégalais, de réécrire ensemble, de nouvelles pages en mettant en place des institutions dignes de ce nom.
S 'expliquant , il dit : « premièrement, il y a beaucoup de gens qui m'écoutent, qui me reviennent pour dire non, il faut les laisser travailler, il faut comprendre. Mais ce qui montre qu'ils sont dans le jeu et dans les pièges, c'est qu'ils ont saisi le Conseil constitutionnel. Ils ne veulent pas donner la réponse du Conseil constitutionnel sur des points, je présume, qu'ils ne pensent pas avoir consulté le Conseil constitutionnel sur le budget des élections législatives qui n'avaient pas été autorisées par le Parlement. Donc, il ne faut pas normalement faire cette dépense -là liée aux élections législatives ».
Il poursuit : « deuxièmement, sur le mode de parrainage, comment organiser en moins de deux mois, puisqu'il faut aussi souscrire le temps de la campagne électorale, comment organiser le parrainage, le contrôle du parrainage, les contentieux sur les listes sachant qu'à ce jour, au moment où il fixe la date, les règles du jeu, on nous convoque à un match de football, on est sur le terrain, le coup de sifflet est donné, on ne connaît pas les règles du jeu. C'est un jeu qui ne s'appelle pas le football parce qu'on ne connaît pas les règles du jeu. Et c'est quelle élection, quelle démocratie, quelle transparence ? Ils devaient révoquer, répliquer l’ancien système au nom de sa faillite morale et de son absence de se conformer aux règles de démocratie ».
" Ce à quoi, ils vont appeler les Sénégalais, c'est une chasse aux sorcières. Les rapports de la Cour des comptes vont leur servir de campagne électorale"
A en croire le parlementaire, ceux qui essaient de les défendre doivent savoir qu'ils sont en train de mettre en place des mécanismes, y compris la chasse aux sorcières qui va être tenue au lieu de campagne électorale. « Ils n'ont pas de programme, ils n'ont pas de projet. Ce à quoi ils vont appeler les Sénégalais, c'est une chasse aux sorcières. Les rapports de la Cour des comptes vont leur servir de campagne électorale. Et on aura un brouhaha tel que personne n'aura à cœur d'écouter des programmes parce qu'on va aller montrer des maisons de X, des milliards de Y. C'est normal de faire la reddition des comptes, mais son temps devrait être dissocié du temps de la campagne. Ils veulent mêler les deux. Et nous amener à un système où ils feront bloc contre bloc » peste le député non inscrit.
Pour le président de la RDV, c'est la question du budget qui les intéresse. « Avant même d'amener le vote de la loi d’orientation budgétaire, ils auraient dû parler de la loi de finances, montrer en quoi cette année 2024 n'est pas une année perdue pour eux parce qu'ils ont remanié les chapitres du budget pour les abandonner sur les projets prioritaires qu'ils estiment qui sont différents des projets de Macky ou prévoir la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives »soutient-il.
Non sans faire remarquer qu’ ils sont dans le jeu. « Il faut qu'ils respectent les règles et toutes les procédures. Parce qu'on va aller dans une période où ils vont faire fi de toutes les règles et des procédures et arrêter qui ils veulent, quand, comme ils veulent pour empêcher ces personnes-là, qui ont peut-être fait du mal, de participer aux élections. Je ne défends personne. Je dis qu'il faut respecter les règles et il faut dissocier cette période de chasse aux sorcières normale ou pas, de la période de campagne électorale » lâche-t-il .
Aussi, M. Sall a regretté que le Président n’ait pas parlé des drames qui ont secoué le pays récemment alors qu’il s’agit d’un discours à la Nation qui survient juste après ces évènements tragiques. « Je regrette qu'il ait commencé sa déclaration sans piper un mot, puisque c'est la première déclaration solennelle qu'il fait à la nation depuis les naufrages tragiques qui ont repris. Il n'a pas dit un mot sur cette situation dramatique, sur le bus qui a fait 16 morts sur la route de Ndangalma, avec une bonbonne de gaz à l'intérieur. Pas un mot sur la pirogue qui s'est fracassée l'autre jour. Pas un mot sur cette situation » a exprimé le candidat à l’élection présidentielle de 2024