NETTALI.COM - Le ministre de la Justice Garde des Sceaux, a procédé, ce mardi 17 septembre, à l’installation officielle des magistrats du Pool financier (PJF). Ousmane Diagne a saisi cette occasion pour exhorter les magistrats à donner le meilleur d'eux-mêmes dans le but d'accomplir pleinement leur mission.

Les choses semblent se préciser. La reddition des comptes tant annoncé par le Premier ministre ne va pas tarder à démarrer. En effet, le ministre de la Justice Garde des Sceaux a installé ce mardi, les magistrats qui composent le pool judiciaire financier.

« La mise en place du Pôle judiciaire financier est une réponse aux nombreux défis posés par l’exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l’économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l’information et de la communication ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés », a soutenu Ousmane Diagne.

Poursuivant il ajoute : « Cette nouvelle juridiction spécialisée vient s’ajouter aux structures existantes telles que la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption et la Cellule nationale de traitement des informations financières pour davantage lutter contre les actes de prévarication et asseoir une gouvernance éthique et exemplaire. La loi sur le Pôle judiciaire financier s’inscrit dans la même dynamique en ce qu’elle hérite des dispositions pertinentes de la loi relative à la CREI et qui prend en compte les critiques formulées contre celle-ci et intègre les engagements internationaux d’autres pays en matière de lutte contre les pires formes de criminalité transnationale organisée ».

Selon Toujours M. Diagne, le Pôle ne se limite pas seulement à remplacer la CREI, mais se veut plus innovante et conforme aux exigences du moment. Aussi, ajoute le garde des Sceaux, il dispose d’un domaine de compétences plus élargi. En ce sens, indique t-il, « outre l’enrichissement illicite, le pôle prend en compte d’autres incriminations telles que la corruption, les pratiques assimilées, les détournements, escroqueries et soustractions de deniers publics, le faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, les infractions liées à la réglementation des marchés publics, la  piraterie maritime,  le financement du terrorisme, le trafic de migrants, les infractions liées à la réglementation bancaire».

« Pour certaines de ces infractions, ils partagent la compétence avec les juridictions de droit commun et pour d’autres, ils l’exercent de manière exclusive. En tout état de cause, des mécanismes sont aménagés pour prévenir ou résoudre les éventuels conflits de compétences», a-t-il fait savoir.

Le ministre a toutefois exhorte les magistrats à donner le meilleur d’eux-mêmes pour l’atteinte des objectifs assignés à cette juridiction.

«l’Etat de son côté ne ménagera aucun effort pour leur permettre de travailler dans les conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel. Je sais que l’espoir placé en cette nouvelle juridiction est immense et les attentes multiples, mais je demeure convaincu qu’avec l’implication de tous dans la quête d’une gouvernance économique et financière irréprochable, ainsi qu’une collaboration permanente des différentes institutions de lutte contre les nouvelles formes de criminalité, les résultats seront au rendez-vous. Chers membres du Pôle judiciaire financier, les principes d’indépendance et d’intégrité auxquels vous êtes profondément attachés devront toujours vous servir de viatique dans l’accomplissement de votre mission », a-t-il conclu.

«Le  Législatif a joué son rôle en votant la loi. L'Exécutif a joué sa partition en mettant en place le dispositif après vous avoir judicieusement nommés pour donner corps et âme et vigueur à la nouvelle institution. Le Judiciaire incarné par vos illustres personnes, devra accomplir sa mission de traitement et répression des infractions à caractère économique et financier en assurant ainsi la sauvegarde de nos faibles ressources publiques provenant des contribuables sénégalais », a pour sa part soutenu le Premier président de la Cour d'appel de Dakar.

Abdoulaye Ba, d'ajouter à l'endroit de ses collègues magistrats : « je ne doute point que vous vous y attèleriez avec efficacité, sans tambour ni trompette mais avec sérénité et célérité ».

Quant au bâtonnier, il a exprimé son optimisme et a fait savoir que le barreau veillera au respect des droits des parties pour un procès équitable.