NETTALI.COM - C'est un Bassirou Diomaye Faye sans langue de bois qui s'est exprimé ce mercredi à New York où se tient la 79e session ordinaire des Nations Unies. Le président sénégalais a particulièrement insisté sur les massacres en Palestine, mais aussi le respect de la différence entre nations.
Ce mercredi à la tribune des Nations Unies, Bassirou Diomaye Faye a entamé son discours en saluant "à nouveau la mémoire de (son) compatriote Amadou Makhtar Mbow qui vient de nous quitter". "Ancien directeur général de l’UNESCO, de 1974 à 1987, il fut un homme d’Etat émérite et un fervent acteur panafricain de la lutte pour les indépendances", a souligné Bassirou Diomaye Faye qui s'exprimait le jour même où Amadou Makhtar Mbow a été inhumé à Dakar.
En prenant la parole, le Président Bassirou Diomaye Faye dit être habité d’une conviction profonde : "l’unité dans la diversité est la clé pour garantir la paix, le développement durable et la dignité humaine pour tous, partout dans le monde."
"Nous vivons dans un monde troublé, où les principes de la Charte des Nations Unies, qui prônent l'égalité, la justice et le respect des droits humains, sont chaque jour mis à mal", a martelé le président sénégalais. Avant de poursuivre : "Les conflits s’étendent, les inégalités se creusent, et les crises climatiques aggravent la vulnérabilité de millions de personnes à travers le monde. De surcroit, nous assistons à une remise en cause inquiétante du multilatéralisme, à un moment où l’humanité en a le plus besoin. Le monde doit se regarder en face, sans complaisance. Les valeurs que nous avons juré de défendre sont piétinées dans plusieurs régions du globe." Il en veut pour preuve ce qui ce passe actuellement au Proche-Orient, particulièrement dans la bande de Gaza. "Que l’on soit à Gaza, à Tel Aviv, à Dakar ou ailleurs, chaque être humain est porteur de cette égale dignité, une dignité qui transcende les frontières, les cultures et les appartenances religieuses. C’est notre devoir à tous de veiller à ce que cette dignité soit protégée et respectée pour chaque être humain, sans exception. Ce devoir est l’essence même des Nations Unies. Pourtant, nous constatons chaque jour que le droit international, ciment de la paix mondiale, est souvent violé. Des résolutions adoptées par cette même Assemblée sont ignorées. En tolérant ces violations répétées, nous foulons aux pieds les principes de la Charte des Nations Unies et sapons les fondements mêmes de cette Maison de la paix." Ce qui lui fait dire que "jamais les fondements des Nations Unies n’ont autant vacillé qu’en ces temps de violence, de peur et d’incertitude. Si nous voulons éloigner le spectre de la guerre et œuvrer à l’avènement d’un monde meilleur, alors il est temps de changer de paradigmes". "Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel. Des groupes terroristes sèment la terreur, pillent et tuent des populations civiles innocentes. Cette région, autrefois stable, est désormais en proie à une violence quotidienne, tandis que les Nations Unies, et particulièrement le Conseil de sécurité, restent trop souvent inertes. De même nous ne pouvons pas accepter que le Sahel devienne le théâtre de rivalités de puissances étrangères, dont les affrontements ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région. Je dois rappeler ici que la paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale, et il est impératif que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale", a poursuivi Bassirou Diomaye Faye. Avant d'exprimer "à nouveau la préoccupation du Sénégal face à la situation tragique qui perdure en Palestine. Des générations entières y ont grandi sous l’ombre de l’oppression, privées de leur droit fondamental à un État viable. Le Sénégal, en tant que Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous réitérons notre soutien à la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies".
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, appelé à lutter contre "les injustices économiques", mais aussi "le réchauffement climatique, en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée".