NETTALI.COM - L'avocat à la Cour, Me Djiby Diallo, est revenu le vendredi 27 septembre, lors d'un point de presse, sur les détails de l'arrestation de Jérôme Bandiaky, alias “Sniper”. La robe noire soutient avoir lu dans le procès-verbal de police que les limiers s'étaient rendus au domicile de M. Bandiaky sans base d'une plainte, encore moins sur la base d’une infraction que ce dernier aurait commise. Sur ce, il estime que la place de son client n'est pas en prison et qu'il aurait dû rentrer chez lui.

Face à la presse vendredi, l'avocat à la Cour, Me Djiby Diallo, est largement revenu sur les péripéties de l'arrestation de Jérôme Bandiaky. Revenant sur la manière dont les faits se sont déroulés, la robe noire explique : “C'est dans le procès verbal de police que j'ai lu qu'en réalité, les policiers s'étaient rendus au domicile de Jérôme Bandiaky, non pas sur la base d'une plainte qui avait été déposée contre lui, ni sur la base d'une infraction qu'il aurait commise et qui avait été constatée. Mais dans le même PV de police, les policiers disent que c'est sur instruction de l'autorité qu'ils ont fait cette descente musclée chez M. Bandiaky, sans préciser quelle autorité il s'agit.

De même, Me Diallo poursuit que lorsque les limiers se sont rendus à la maison de Jérôme Bandiaky, “contrairement à ce que certains ont dit, précise-t-il, Jérôme n'était pas à son domicile et lorsqu'on l'a appelé pour lui dire que les policiers étaient là, c'est par sa propre volonté qu'il est venu et ils l'ont arrêté. Il n'y a eu aucune bagarre, donc il s'est rendu comme un bon citoyen.

À le croire, ces derniers avaient récupéré le sac de son client, contenant plus de 1 400 000 FCFA. Ils ont également pris, indique la robe noire, ses passeports et ses outils de gardiennage. Justifiant la détention des outils par son client, Me Diallo a précisé que Jérôme a dit aux enquêteurs qu'il a une société de gardiennage qui bénéficie d'un agrément au ministère de l'Intérieur depuis 2022 et que ces outils servaient à sa société.

Sur ce, dit-il, “il n'y a rien de plus normal qu'il détienne des outils qui doivent servir à l'exercice de ses prestations de serment.” Concernant la détention du passeport diplomatique, Me Diallo a rappelé que “Jérôme Bandiaky assurait la sécurité de l'ancien Premier ministre et de l'ex-président de la République, Macky Sall, donc il faisait partie de leur sécurité privée, et à ce titre, il avait besoin d'un passeport diplomatique pour pouvoir voyager, au besoin avec eux.

Le problème qui se pose à ce niveau, dit-il, “c'est qu'on lui a demandé pourquoi, sur son passeport diplomatique, il est écrit qu’il est agent administratif, alors qu’il ne l'est pas.” Sur ce point, explique Me Diallo, Jérôme leur a expliqué comment il a obtenu cette qualité. Normalement, indique la robe noire, “si ce fait doit faire l'objet de poursuites, on doit pouvoir au moins entendre la personne qui a inscrit sur son passeport qu'il était un agent administratif, parce que, dit-il, ce n'est pas lui qui l'a fait.” “La place de Jérôme n’est pas en prison...”

Dans la même veine, il a souligné qu'ils ont demandé à son client pourquoi il occupait un logement administratif. Sur ce point, explique-t-il, “M. Bandiaky leur a dit que c'est en sa qualité de personne qui assurait la sécurité du Premier ministre et ensuite celle du président de la République que la primature lui a attribué un logement administratif.

À en croire Me Djiby Diallo, au cours de l'enquête, “on a dit qu'il y a un monsieur qui s'appelle Ndiack Diop, qui s'est présenté spontanément et qui a dit que, lors des événements de 2021, Jérôme Bandiaky s'est rendu au domicile de Farba Senghor et qu'il était accompagné de nervis.

Selon lui, les enquêteurs ont également perquisitionné “la maison de Jérôme, qui est à Mbour, et ont récupéré deux armes : une arme d'alarme et un calibre 22, qui lui a été vendu par quelqu'un qu'il a présenté comme étant le cousin ou le beau-fils de l'actuel ministre de l'Intérieur.

Se basant sur ces faits, Me Diallo estime que la place de son client n'est pas en prison et qu'il aurait dû rentrer chez lui. En conclusion, Me Djiby Diallo dit que s'il était à la place des nouvelles autorités, il verrait plutôt comment intégrer Jérôme Bandiaky dans les rangs des forces de défense et de sécurité, car dit-il, il est un bon élément.

Pour rappel, Jérôme Bandiaky a été placé sous mandat de dépôt. Son dossier a été confié au juge du 1er cabinet et les chefs d'inculpation visés sont : détention d'armes et de munitions sans autorisation administrative, usurpation de fonction, obtention d'avantages indus de la part de l'État, trafic d'armes et trouble à l'ordre public (visé par l'article 80 du code pénal). Le dossier est en instruction.

“L'abrogation de la loi d’amnistie est techniquement impossible”

Au cours de son point de presse, l’avocat à la Cour, Me Djiby Diallo, s'est également prononcé sur la loi d’amnistie, qui a été votée sous Macky Sall. Après avoir reconnu qu'il n'a jamais été d'accord sur le vote de cette loi et allant même jusqu'à écrire à Me Aissata Tall Sall, la ministre de la Justice d'alors, sur la question, Me Diallo soutient que ceux qui parlent de l’abrogation de cette loi “doivent savoir que, techniquement, c’est impossible. Parce que, explique-t-il, il y a ce qu’on appelle les lois pénales les plus douces. Elles sont non seulement d’une application immédiate, mais aussi rétroactive. Même si on l’abroge demain, cela ne supprimerait pas les effets que cette loi a produits.

Dans le dossier de Jérôme, fait-il savoir, “il y a des faits qui sont couverts par la loi d’amnistie.” La robe noire ne comprend pas et se demande “pourquoi des autorités de la République reviennent pour relater ces faits-là ?”. “Nous allons directement vers une dictature si nous voulons mettre de côté les lois pour écouter les gens.

Il réitère que Bandiaky n’a rien fait et n’est pas poursuivi pour la disparition de ces deux gendarmes dont on parle. Il faut rappeler que cette loi d’amnistie, dont les nouvelles autorités souhaitent abroger aujourd'hui, a permis la libération de milliers de personnes, y compris l'actuel chef de l’État et son Premier ministre.

 

ME DJIBY DIALLO

“L'abrogation de la loi d’amnistie

est techniquement impossible”

Hier, au cours de son point de presse, l’avocat à la Cour, Me Djiby Diallo,

s'est également prononcé sur la loi d’amnistie, qui a été votée sous

Macky Sall. Après avoir reconnu qu'il n'a jamais été d'accord sur le vote

de cette loi et allant même jusqu'à écrire à Me Aissata Tall Sall, la ministre de la

Justice d'alors, sur la question, Me Diallo soutient que ceux qui parlent de l’abrogation

de cette loi “doivent savoir que, techniquement, c’est impossible. Parce

que, explique-t-il, il y a ce qu’on appelle les lois pénales les plus douces. Elles

sont non seulement d’une application immédiate, mais aussi rétroactive. Même

si on l’abroge demain, cela ne supprimerait pas les effets que cette loi a produits.”

Dans le dossier de Jérôme, fait-il savoir, “il y a des faits qui sont couverts par

la loi d’amnistie.” La robe noire ne comprend pas et se demande “pourquoi des

autorités de la République reviennent pour relater ces faits-là ?”. “Nous allons

directement vers une dictature si nous voulons mettre de côté les lois pour écouter

les gens.” Il réitère que Bandiaky n’a rien fait et n’est pas poursuivi pour la

disparition de ces deux gendarmes dont on parle. Il faut rappeler que cette loi

d’amnistie, dont les nouvelles autorités souhaitent abroger aujourd'hui, a permis

la libération de milliers de personnes, y compris l'actuel chef de l’État et son

Premier ministre.