NETTALI.COM- L'ex-président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar dénonce une violation de la loi dans le processus des élections législatives prévues le 17 novembre prochain. Abdou a affirmé sur le plateau de Jury du dimanche qu’elles seront les élections les plus mal organisées de l’histoire. L'aperiste est également revenu sur la sortie du Premier ministre et sur l'installation du Pool judiciaire financier.

Le député de la 14 législature Abdou Mbow décèle des anomalies dans le processus électoral en vue des législatives anticipées du 17 novembre 2024. D'abord, l'ex-parlementaire fustige l’avis du Conseil constitutionnel reçu par le président de la République et publié deux mois après. « Il a eu l'avis constitutionnel où il est mentionné à l'article 4, que cet avis doit être publié au journal officiel. Il a reçu l'avis le 13 juillet et on l'a publié deux mois après. Est-ce que dans un pays, une République normale, cela peut se comprendre ? J'ai dit bien non. C'est-à-dire la date des élections, le fait d'éliminer le parrainage, les actes réglementaires », a-t-il dénoncé au JDD de Iradio.

L’ancien président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakar a affirmé sans langue de bois que ces élections seront les plus mal organisées de l’histoire. « Ce sont des actes réglementaires qui remplacent une loi organique. Et ça, ce n'est pas normal encore une fois de plus. Ils ont violé totalement la constitution sénégalaise et ça c'est dangereux. Parce que le président de la république, il a prêté serment pour d'abord dire qu'il va respecter la constitution et faire respecter la loi. Et aujourd'hui, on voit qu'ils sont dans le déni, ils sont dans le tâtonnement. On a totalement des craintes parce que les délais sont non seulement courts, ils vont avoir des élections les plus mal organisées de l'histoire », peste Abdou Mbow.

« Une chasse aux sorcières sous le prétexte d’une reddition des comptes »

Revenant sur la conférence du Premier ministre, l'invité de JDD parle de mensonge d’État non sans pointer du doigt une chasse aux sorcières sous le prétexte d’une reddition des comptes. Accusant le PM de faire dans la manipulation, Abdou Mbow déclare : « ce que Ousmane Sonko a dit, relève de l’utopie. Le FMI a parlé de maquillage de chiffres, et ce sont des mensonges, si ce qu'il dit est vrai. Si le FMI était venu reçu par les autorités actuelles et qu'ils leurs donnent des informations qui ne sont pas conformes à la réalité, ils allaient alerter. Mais aujourd'hui, comme il est dans la manipulation et de vouloir faire de la politique politicienne, il a voulu expliquer ».

Concernant ainsi l’installation du Pool judiciaire financier, le responsable aperiste craint une chasse aux sorcières. « Depuis très longtemps, ils sont en train de chercher la petite bête chez les gens. Ils sont allés chez Farba Ngom faire une perquisition. Ils sont rentrés bredouille. Aujourd'hui, ils sont en train d'arrêter d’honnêtes citoyens.  Ousmane Sonko a dit qu’il n’est ni ministre de la justice, ni procureur, ni juge d'instruction mais c’est  lui qui annonce des arrestations, des poursuites, c’est lui qui annonce le moment où des poursuites seront faites», fulmine Abdou Mbow.

Convaincu que l'actuel pouvoir veut éliminer ses adversaires, il poursuit : « Aujourd'hui, comme on va à des élections législatives, ils ont programmé d'arrêter des gens parce qu'ils pensent que ces personnes peuvent aujourd'hui faire gagner leur formation politique (...) La manière dont le Premier ministre Ousmane Sonko et son Président commencent, ça sent la chasse aux sorcières et non une reddition des comptes, normale dans un État de droit ».