NETTALI.COM - Face aux hommes du commissaire Pape Mamadou D. Faye, le patron de la Division spéciale de la cybercriminalité, le journaliste Cheikh Yérim Seck a répondu à toutes les questions qui tournent autour des chiffres avancés par le PM. “EnQuête” vous livre les détails.
On en sait un peu plus sur l'audition du journaliste Cheikh Yérim Seck, en garde à vue depuis le mardi 1er octobre dans les locaux de la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC). Selon des sources proches du parquet, les questions posées par les enquêteurs ont tourné autour des chiffres que notre confrère avait donnés, lors d'une émission sur la 7 TV.
D’après nos interlocuteurs, les enquêteurs ont voulu que le journaliste revienne sur les chiffres qu'il a avancés dans l'émission. En guise de réponse, il affirme n’avoir jamais donné de chiffres. Il a précisé avoir contesté ceux donnés par le Premier ministre, lors son point de presse à propos du déficit public et du ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB). À la question de savoir s'il avait l'intention de remettre en cause les propos d’Ousmane Sonko, il leur a rétorqué qu'il a, dans le cadre de son point de vue personnel, remis en cause la véracité des chiffres avancés par M. Sonko.
Sur ses sources, M. Seck a laissé entendre que le FMI et la Banque mondiale n'ont pas donné les chiffres avancés par le PM. Mieux, même le site du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres. Pareil, dit-il, pour les rapports de la Cour des comptes qui ne donnent pas ces chiffres avancés par le Premier ministre. Que toutes ces sources attestent que ce que Sonko a dit est faux.
Quand on lui a demandé de fournir des preuves pour confirmer ce qu'il dit, il les a référencés aux sites officiels des organismes qu'il a cités tantôt.
À la question des enquêteurs, à savoir pourquoi il dit que les chiffres du Premier ministre sont faux, il a répondu : “Aucun pays de l'UEMOA, avec un déficit supérieur à 10%, ne peut lever des fonds selon la nouvelle réglementation. Pourtant, le mois dernier, notre pays a levé un fonds de 35 milliards sur le marché de l'UMEOA. Ce qui montre à suffisance que le déficit de chiffres avancé par le Premier ministre est faux. Je n'ai diffamé personne ; tout ce que j'ai dit, je l'ai étayé par des organismes qui travaillent dans le domaine”, a répondu le journaliste face aux enquêteurs de la DSC.
Voulant le piéger, ils lui ont demandé s'il voulait ou avait l'intention de jeter du discrédit sur le PM. Il a répondu que tel n'était pas le cas. Ce qu'il voulait, c'est de rétablir la vérité.
En outre, selon des sources, rien de ce dont on reproche à Cheikh Yérim Seck ne mérite une garde à vue. Au contraire, il devait passer la nuit chez lui hier.