NETTALI.COM- Longtemps silencieux, le mouvement Y’en a marre est sorti de sa réserve pour s'exprimer sur la situation actuelle pays. Son coordinateur Aliou Sané est inquiet car, dit-il, « ce qu’on a vu ces derniers jours ne va pas dans le sens d’apaiser le Sénégal»

« Je n’avais pas prévu de prendre la parole au bout de 6 mois, pour parler du régime de Diomaye Faye. Mais, quand on voit des actes qui ont été posés çà et là, et qui nous rappellent le régime de Macky Sall, notre devoir est de nous exprimer de la même manière qu’on le faisait avec l’ancien régime pour défendre notre démocratie », a d’emblée fait savoir le coordonnateur de Y'en a marre. Aliou Sané, pense qu’il est temps d’alerter sur ce qui se passe actuellement sur les questions de justice . « Le Président Bassirou Diomaye Faye, lors de son discours du 2 avril avait souligné que son régime s’inscrivait dans le sens d’aller vers « un Sénégal apaisé . De 2019 à 2024, on a vécu de pires moments de violence avec des arrestations à tout bout de champ. Et même lui, le Président Diomaye en a payé les frais pour un post qu’il a fait sur les réseaux sociaux qui lui a valu 9 ou 10 mois de prison », a-t-il rappelé. Avant d'exprimer ses craintes : « ce qu’on a vu ces derniers jours, ne va pas dans le sens d’apaiser le Sénégal. On n’aurait pas cru qu’on serait là aujourd’hui pour parler parce qu’un opposant a été interpellé par la police à quelques jours des élections pour un délit d’opinion. On n’aurait pas cru qu’au bout de 6 mois qu’un journaliste serait arrêté parce qu’il a critiqué des chiffres donnés par le gouvernement ».

Il poursuit : « nous avons appris qu’ils sont tous libérés, c’est une excellente chose, c’est ça la démocratie apaisée. Il y a des priorités, est‐ce qu’un Sénégalais s’est plaint sur le dossier Lat Diop ? Non, c’est parce que, la priorité c’est de s’intéresser aux dossiers de ces gens qui ont été au cœur du régime de prédation de nos ressources et qui sont épinglés par des rapports qui étaient sous le coude de Macky Sall ».

Le peuple, dit-il, « est d’accord avec ce nouveau régime sur la reddition des comptes», car souligne Aliou Sane, «c’est une priorité et une demande du peuple sénégalais». « L’autre priorité est la situation économique catastrophique, du pays qu’il faut redresser. On va vers l’ouverture de l’année scolaire, les inscriptions sont chères, sans parler de l’électricité, la location, les denrées des premières nécessités, donc l’une des priorités ; et la question prioritaire, c’est l’économie du Sénégal à redresser. Le délit d’opinion, on l’a combattu. Ce qui n’était pas juste hier, ne saurait l’être aujourd’hui. Ce n’est pas possible », déplore-t-il.