NETTALI.COM - C’est un acte qui inquiète au plus haut point certains diplomates qui n’ont pas manqué de s’en ouvrir au journal "EnQuête". Attendu en France pour le XIXe Sommet de la Francophonie, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a avisé au dernier moment de sa décision de ne plus faire le déplacement.
Selon nos informations, toutes les dispositions étaient pourtant prises jusqu’à l’avant-veille du sommet qui va s’ouvrir aujourd’hui et qui va se dérouler pendant deux jours. “La mission précurseur, qui s’occupe de l’hébergement, de la logistique… était déjà à Paris. Les services de l’ambassade étaient en pleine activité pour préparer l’arrivée du chef de l’État. C’est donc au dernier moment que cette décision a été prise. Et tout le monde sait que c’est Ousmane Sonko qui est derrière”, informent nos interlocuteurs qui regrettent une décision qui est “aux antipodes des intérêts du Sénégal”.
Ainsi, pour la première fois de l’histoire, le Sénégal sera absent de ce grand rendez-vous de la Francophonie. De Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, tous avaient l’habitude de sacrifier à ce rituel qui se tient tous les deux ans. L’absence du président Diomaye sera d’autant plus marquante que l’édition de cette année revêt un caractère historique, car c’est la première fois que le sommet se tient en France, en 33 ans. “C’est un précédent extrêmement dangereux pour la politique sénégalaise. Après le problème avec l’Arabie saoudite, c’est là un deuxième fait majeur, un acte de rupture avec l’un des partenaires les plus importants de notre pays. Tout a été fait. Et là on se lève un jour et on dit que le président ne vient plus”.
Après les premiers déplacements en France qui ont été diversement appréciés par le public sénégalais et africain, le président Diomaye semble avoir pris un autre cap qui l’éloigne de plus en plus de la capitale française. Ceci intervient après que le Premier ministre Ousmane Sonko a, à plusieurs reprises, montré son inimitié envers Paris, avec parfois des mots peu diplomatiques.
“Événement majeur dont les enjeux sont politiques, économiques, numériques et culturels, le sommet (de la Francophonie) sera l’un des temps forts internationaux de l’année 2024 en France, avec l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques, le 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, et la réouverture de la Cathédrale Notre- Dame de Paris”, lit-on dans le site dédié au rendez-vous.
Selon les médias français, il est attendu sur place une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, et plus de 120 délégations étrangères, entre Paris et Villers- Cotterêts. À noter qu’au mois d’aout également, le nouveau président sénégalais, qui était attendu à la célébration du débarquement de Provence, avait aussi désisté au dernier moment. Pour rappel, le Sénégal est un membre fondateur de la Francophonie. Le pays a accueilli le sommet en 2015.
Le président Macky Sall a été président de la Conférence des chefs d’État pour deux ans. L’ancien président Abdou Diouf en a été le secrétaire général pendant trois mandats.
Chez les diplomates, beaucoup s’étonnent que de plus en plus l’idéologie ait tendance à prendre le dessus sur les intérêts patriotiques de la Nation sénégalaise.
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