NETTALI.COM - En visite, hier, au centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon, le Premier ministre, Ousmane Sonko dénonce les modèles de développement appliqués jusque-là dans nos pays qui, selon lui, ne pourront jamais nous conduire vers le développement. 

Le défi du nouveau régime, c’est de rompre avec le modèle de développement appliqué jusqu’ici dans notre pays. Car, selon le Premier ministre, Ousmane Sonko, les modèles de développement qu'on nous a présentés ou appliqués jusqu'à présent ne pourront jamais développer notre pays. S’exprimant hier, lors d’une visite au Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon, le chef du gouvernement déclare :

«C'est la fin de l'ère de l'endettement inconsidéré pour venir investir dans des projets qui n'ont aucun rapport avec la construction d'un développement endogène et souverain. Nos priorités, et vous vous en rendrez compte dès lundi prochain, puisque nous allons présenter au Sénégal et au monde entier le nouveau référentiel des politiques publiques avec un horizon déjà dégagé sur 25 années mais avec ses déclinaisons quinquennales et décennales. Vous vous rendrez compte que notre objectif, c’est de nous atteler à une construction méthodique, appliquée, patiente d’un véritable modèle de développement structuré autour d’un certain nombre de pôles de développement qui seront au nombre de huit à travers le Sénégal».

Face à ces défis majeurs, les nouvelles autorités souhaitent que la coopération avec tous ses partenaires soit désormais circonscrite autour de ces impératifs. Et à ce titre, le Premier ministre, Ousmane Sonko soutient que le Japon est largement en avance puisque son modèle est justement celui qu’il nous faut, qu’il faut dupliquer et renforcer. Ousmane Sonko est séduit par le modèle de développement japonais. Selon lui, le Japon, qui ne disposait d’aucune ressource naturelle, a pu compter sur un facteur important qui est le capital humain pour être aujourd’hui parmi les cinq économies les plus importantes du monde.

«Cela doit nous interpeller, nous, Africains, nous Sénégalais puisque nous disposons d’énormément de ressources naturelles (pétrole, gaz, zircon, ressources halieutiques etc). Nous n’avons pas un climat hostile, nous n’avons pas des hivers extrêmement durs, nous ne sommes pas confrontés à des problèmes géographiques ou des problèmes liés à un certain nombre de phénomènes comme les tremblements de terre, les cyclones, les tsunamis et autres catastrophes naturelles qui dévastent souvent un certain nombre de pays et particulièrement le Japon. Qu’est-ce qui justifie dès lors que nous soyons là où nous en sommes et que le Japon en soit là où il en est ? Cette problématique nous interpelle quand j’étudie le modèle japonais, quand j’observe son modèle», souligne M. Sonko. Qui ajoute que la réponse se trouve en deux ou trois choses. D’abord, le développement doit être porté par un leadership éclairé, patriotique et intègre. Le développement doit être porté par des ressources humaines de qualité, qu’on doit former. Et, enfin, le développement, c’est aussi un état d’esprit. Ousmane Sonko en déduit que le modèle japonais est l’idéal pour nos pays.

«Nous préférons qu’on nous apprenne à pêcher plutôt que de continuer à nous offrir du poisson. Le transfert de technologie par la formation qualitative mais également par l’accompagnement dans la mise en place des outils est ce dont nous avons besoin désormais», affirme-t-il. Avant d’annoncer ou s’en féliciter l’ouverture très prochainement de complexe à Diamniadio. Mais, selon le chef du gouvernement, il est souhaitable toujours avec la coopération japonaise que ces complexes puissent être élargis dans l’ensemble du territoire. A défaut de le faire dans toutes les régions du pays, propose Ousmane Sonko, au moins qu’on puisse ouvrir ces complexes dans les huit (8) pôles de développement pour accroître la chance de tous les jeunes sénégalais de pouvoir bénéficier d’une formation de qualité chez eux et de pouvoir contribuer localement à construire le développement endogène au niveau des pôles.

«Puisque, ajoute-t-il, c’est la somme des résultats obtenus en mettant en compétition les huit pôles qui nous permettra d’avoir un résultat appréciable au niveau national». Ousmane Sonko est convaincu que les modèles de développement qui ont marché ailleurs et qui sont particulièrement identiques, compte non tenu des réalités et des spécificités socio-culturelles, sont les mêmes qui développeront ce pays. «Et ce modèle, affirme-t-il, c’est de compter d’abord sur nous. Un peuple ne se développe que par lui-même».