NETTALI.COM - R. N. Faye encourt deux ans d’emprisonnement ferme, si le tribunal des flagrants délits de Dakar suit le réquisitoire du parquet. Ce professeur de mathématiques est attrait devant la barre de cette juridiction pénale pour répondre du délit d’attentat à la pudeur commis avec violence. La partie civile, F. Seck, qui vient à peine d’avoir 18 ans, suivait des cours particuliers chez lui.
Pour assouvir ses pulsions sexuelles, R. N. Faye a commis l’irréparable. Ce qu’il qualifie d’erreur lui a valu sa comparution devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. L’homme, professeur de maths de son état, voulait à tout prix entretenir des rapports sexuels avec une élève à qui il dispense des cours particuliers. Il ressort de la procédure que dans la soirée du 23 septembre, la partie civile, F. Seck, s’est rendue chez le prévenu pour des cours particuliers. Vers 22 h, le prévenu a voulu avoir des rapports sexuels avec elle et a commencé à la déshabiller. Il a même abîmé la fermeture de son pantalon. Mais il n’a pas pu la pénétrer. C’est ainsi qu’il s’est masturbé jusqu’à éjaculation et s’est ensuite essuyé avec le foulard de la fille. Celle-ci, paniquée par ce qu’elle venait de subir, s’en est ouverte à ses proches qui lui ont conseillé de déposer plainte.
À la barre, la jeune fille, frêle, du haut de ses 18 ans, n'a pas varié dans ses déclarations. D’après elle, le prévenu l’a aidée à être réintégrée dans son établissement qui l’avait exclue. En guise de remerciements, le prof, qui s’attendait à un paiement en nature, lui a demandé de lui faire un massage. Par la suite, dit-elle, celui-ci l’a déshabillée avant de commencer à l’embrasser. “Il caressait tout mon corps et a essayé de me pénétrer. Il a même mis sa langue dans mon sexe”, a déclaré F. Seck qui dit s’être désistée de son action.
Le prévenu, quant à lui, a tenté, dans un premier temps, de contester le délit d’attentat à la pudeur qui lui est reproché. Âgé de 44 ans, ce marié renseigne toutefois que sa femme étant en voyage ; il a voulu assouvir son désir sexuel. C’est ainsi, dit-il, qu’il s’est rendu dans les toilettes pour se masturber. D’après lui, si son sperme s’est retrouvé sur le foulard de la fille, c'est parce qu’il s’est assis dessus par mégarde. Il a avoué également avoir embrassé la demoiselle et a déclaré que c’est une erreur qu’il regrette. “Je lui dispensais des cours sans rien attendre en retour. Je voulais juste l’aider. J’ai succombé à mon désir charnel”, a déclaré le prévenu.
Selon le maître des poursuites, le délit d’attentat à la pudeur est constant. À cet effet, il a requis deux ans d’emprisonnement ferme contre R. N. Faye. L’avocat de la défense, Me Daouda Ka, n’est pas du même avis que le parquet qui n’a aucun doute sur la culpabilité de son client. Même s’il a reconnu qu’aucune des parties ne dit ce qui s’est passé le jour des faits. “J’ai l’impression qu’aucune des parties ne dit la vérité. Pourquoi il ne dit pas qu’il sort avec la fille ? Pourquoi il se cache ? Il n’y a même pas de foulard scellé. Dès l’enquête préliminaire, la fille n’a pas souhaité porter plainte en demandant le classement sans suite du dossier. Elle a paniqué puisque M. Faye a franchi le premier pas. Elle a 18 ans. Elle sait ce qu’elle a fait. Elle ne souhaite pas le voir en prison”, a déclaré l’avocat qui a sollicité la relaxe pure et simple de son client à titre principal et sa relaxe au bénéfice du doute à titre subsidiaire.
L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 23 octobre prochain.