NETTALI.COM  Il y a quelques jours, une pétition initiée par le mouvement Africa In Harlem a conduit à l’annonce de l’absence de Macky Sall, ancien président du Sénégal, à la Conférence Africaine de Columbia prévue pour les 25 et 26 octobre 2024. Cet événement a été présenté par les pétitionnaires comme une victoire contre la participation de Macky Sall. Cependant, Cheikh Yerim Seck avance le contraire et soutient que cette absence est en réalité due à une décision personnelle de Macky Sall, liée à sa préparation pour les législatives de novembre. Voici in extenso son texte.

"Il y a quelques jours, Oumoul Diallo a orchestré une campagne médiatique se félicitant d’avoir, via une pétition du mouvement Africa In Harlem, obtenu l’exclusion de Macky Sall, ancien président du Sénégal, de la Conférence Africaine de Columbia prévue pour les 25 et 26 octobre 2024.

Les organisateurs ont répondu aux pétitionnaires par un communiqué indiquant : « En raison de circonstances imprévues, Macky Sall ne participera plus à la Conférence Columbia Africa », une formulation que les pétitionnaires ont peut-être mal interprétée.

En réalité, c’est Macky Sall lui-même qui a décliné cette invitation, tout comme il a poliment refusé d’autres engagements, tels que HEC Paris, en raison de la préparation des législatives du 17 novembre 2024.

Cet épisode illustre toutefois les attaques répétées auxquelles Macky Sall fait face depuis son départ du pouvoir. À l’origine de ces manœuvres, on retrouve la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, soutenue par ses supérieurs. Considérée comme l’une des plus inefficaces depuis l’indépendance, elle a notamment refusé de rédiger les notes verbales nécessaires aux déplacements de l’ancien président.

Aminata Touré, surnommée Mimi, jadis fidèle alliée de Macky Sall, est devenue l’une de ses plus féroces opposantes. Elle est accusée de concevoir une stratégie visant à bloquer toute opportunité de rayonnement international pour Macky Sall, afin d’empêcher son repositionnement politique au Sénégal. Dans cette optique, il est privé des avantages auxquels son statut d’ancien chef d’État lui donne droit, tels que la rémunération de son personnel ou la couverture médicale.

Même lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies, Macky Sall a dû être accrédité par la présidence française pour présider une réunion de haut niveau, la mission sénégalaise à l’ONU ayant reçu des consignes de Yassine Fall de refuser l’accréditation. Une situation qui met en lumière une atteinte à l’image diplomatique du Sénégal.

Dans un contexte encore plus tendu, une réunion entre Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko et Mimi Touré aurait débouché sur des méthodes extrêmes visant à empêcher le retour de Macky Sall et à fragiliser sa famille. Suite à cette rencontre, Fadilou Keita a déclaré publiquement que le régime avait des dossiers pour poursuivre Macky Sall dès son retour au Sénégal.

L’ironie de cette situation réside dans le fait que Fadilou Keita avait été embauché à l’ARTP sur recommandation de Macky Sall, à la demande d’un parent de celui qui le menace aujourd’hui. Mais comme le montre aussi le cas Mimi Touré, la gratitude est une qualité rarement partagée dans la sphère politique sénégalaise".

Par Cheikh Yérim Seck